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Les bons auspices de Jérôme Lambert

novembre 2017


Les bons auspices de Jérôme Lambert

Le règne de Jérôme Lambert commence sous de bons auspices: Richemont affiche un bénéfice net en hausse de 80%. Mais la tâche est rude...

La nomination de Jérôme Lambert au titre d’unique COO des affaires horlogères du groupe Richemont, à l’exception de la chasse-gardée Cartier et de Van Cleef, ne pouvait pas mieux tomber. Certes, la tâche sera rude pour celui qui doit désormais diriger l’ensemble des opérations d’un groupe en quête d’un nouveau « sens » (pour paraphraser le thème du FHH Forum récemment tenu). Il va falloir tailler dans les féodalités, instaurer de nouvelles circulations, articuler de nouveaux egos, construire de nouveaux équilibres. Le tout avec la nécessité de retailler au mieux la voilure, trop gonflée après tant d’années de vents portants suivis d’un calme plat inquiétant. La capacité voire la surcapacité manufacturière du groupe - entraîné dans la course à la verticalisation qui a touché toute l’horlogerie helvétique - implique aussi de profondes transformations et ajustements industriels. La robotisation avance - avec un avantage au Swatch Group - aiguisant encore la tension concurrente. Le tout sur fond de transformations sociétales et culturelles profondes et de déséquilibres géopolitiques. Bref, du lourd sur la table.

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Mais le même jour que l’annonce de cette nomination attendue depuis le départ en jet de Georges Kern vers d’autres cieux, le groupe Richemont annonçait de bonnes nouvelles: le profit est revenu au dernier semestre, avec une augmentation de 80% du chiffre d’affaires sur un an, atteignant 974 millions d’euros pour le seul semestre se terminant le 30 septembre 2017. Sur la même période, les ventes horlogères ont augmenté de 10%, à 5,6 milliard d’euros. Le cash-flow gonfle de 60%, à 1,1 milliard.

Pour le détail des chiffres, lire l’intégralité des résultats ici, ou sous les logos

Les bons auspices de Jérôme Lambert

Cette embellie qui témoigne d’une reprise des affaires horlogères du groupe assez bien équilibrée dans les divers segments de produits et sur les différents marchés, Chine et surtout Hong Kong revenant progressivement en grâce, intervient à point nommé pour Jérôme Lambert. Elle lui dégage un peu l’horizon et lui offre des espaces de manœuvre bienvenus dans la tâche qui l’attend. Après avoir donné un souffle formidable à Jaeger-LeCoultre - souffle qui s’est quelque peu éteint depuis - et avoir fait progresser Montblanc, le plus difficile reste à faire: redonner à Richemont une pleine cohérence de sens.