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VINTAGEMANIA

LES CONTINENTS RUSSE ET CHINOIS



VINTAGEMANIA

La vogue vintage ne touche pas seulement l’horlogerie suisse, européenne et japonaise. Des milliers de vendeurs et quelques très sérieux collectionneurs, s’intéressent aux pièces vintage issues de l’horlogerie russe et chinoise. Un vrai régal pour l’amateur, car on y trouve des pièces au design étonnant qui évoquent tout un monde aujourd’hui englouti, l’horlogerie des soviets ou de Mao.

A

ux yeux des amateurs et des collectionneurs la séduction exercée par la montre vintage s’explique par «l’histoire» que raconte chacune de ces montres. Au-delà de son attrait formel, la montre vintage possède une épaisseur historique, sociale, culturelle que la montre contemporaine ne possède pas (encore).

Explorer ainsi le monde horloger de l’URSS ou de la Chine maoïste, c’est, découvrir des codes esthétiques aujourd’hui disparus, toucher du doigt une culture engloutie, aborder un véritable continent. Et quel continent!

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Horloge de propagande représentant Léon Trotsky prononçant un discours à Bukhara.
Un seul exemple: au faîte de sa gloire, après la deuxième guerre mondiale, l’usine de montres de Petrodvorets (fondée en 1721 non loin de Saint-Pétersbourg par Pierre le Grand) employait 8’000 ouvriers et produisait 4.5 millions de montres par an (notamment sous le nom devenu célèbre de Raketa, marque lancée en 1961). Parmi les autre grands noms de l’horlogerie soviétique, encore vivants ou pour certains disparus, on compte aussi Vostok, Poljot, Slava, Podeba, Luch, Volmax… parmi les plus de 80 marques soviétiques historiquement répertoriées, produites autrefois par 14 usines réparties dans tout le pays !

La Chine horlogère maoïste ou post-maoïste est un autre continent à découvrir.

La production industrielle de montres-bracelets chinoises démarra seulement dans les années 50, avec trois premières usines construites à l’initiative du Ministère de l’industrie légère à Shanghai, Tianjin et Beijing. Rapidement, au cours des années 60 et jusqu’au milieu des années 70, des centaines d’autres fabriques, de toutes tailles, virent le jour. La «crise du quartz» n’a pas affecté que la Suisse mais a aussi conduit à la fermeture de la plupart de ces usines mécaniques. Mais certaines d’entre elles ont survécu jusqu’à nos jours et, vu le regain de la montre mécanique, se sont mises à produire des pièces de plus en plus sophistiquées, à l’image entre autres d’Ebhor, Seagull, Fiyta. Aujourd’hui, les amateurs de montres vintage chinoises sont de plus en plus nombreux, à la recherche essentiellement de montres témoignant de l’époque maoïste. Ce qu’ont bien compris les industriels chinois qui désormais s’attellent comme leurs homologues helvétiques, à offrir des reproductions de modèles anciens ou des modèles inspirés des années 60 ou 70.

Les conseils d’un collectionneur

«Pour les montres russes, le plus pratique est eBay. Il y a des milliers de vendeurs, qui proposent tout et n’importe quoi. En règle générale, il faut se méfier des vendeurs ukrainiens (je sais, il faut aussi se méfier des généralisations abusives!), qui ont tendance à «retaper» les montres et qui n’hésitent pas à marier un mouvement des années 1950 avec un cadran des années 1970 (quand il n’a pas été fraîchement imprimé à partir de Photoshop), une carrure des années 1960 redorée en 2010, un fond des années 1980, avec en prime un plexi et des aiguilles neuves. Cela donne parfois des montres intéressantes, mais il faut savoir qu’elles n’ont aucune espèce d’exactitude historique. Il y a un vendeur russe que je le trouve assez fiable et bien placé côté prix, il s’agit de svtrrts (sur eBay). Cela ne veut pas dire que c’est le seul vendeur recommandable, ni le meilleur, mais simplement que son nom me vient à l’esprit car je lui ai acheté quelques montres récemment.

Pour les montres chinoises vintage, on commence à en trouver sur eBay, mais elles sont encore rares - et chères. Le meilleur terrain de chasse est Taobao, le site de vente chinois. C’est comme eBay, mais les objets y sont vendus à prix fixe, sans enchères. Il y a plein de merveilles à acquérir à bon prix, mais il faut arriver à surmonter deux difficultés principales: la langue et le paiement. Pour la langue, la communication est rendue difficile par le fait que les vendeurs ne parlent souvent ni français ni anglais. Les traducteurs en ligne comme Google peuvent aider mais il ne faut pas en attendre de miracles. Pour le paiement, le principal obstacle est dû au fait que Paypal n’existe pas en Chine. Il faut donc faire appel à d’autres formes de paiement électronique comme les virements interbancaires ou Western Union, tout en gardant à l’esprit qu’ils n’offrent pas pour l’acheteur les mêmes garanties que Paypal. Ceci dit, mon expérience est que les vendeurs chinois sont très fiables et honnêtes et qu’on peut leur faire entièrement confiance.»

Extrait d’un message de Abazz, publié sur le Forum «Montres pour gens normaux»

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