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Le salon Inhorgenta célèbre ses 50 ans

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avril 2024


Le salon Inhorgenta célèbre ses 50 ans

Lancé en 1974, le salon qui se tient à Munich chaque année a célébré son cinquantenaire. Ce «premier salon international de l’horlogerie, la joaillerie, des pierres précieuses, de l’argenterie et de leurs équipements de fabrication», comme le décrivait le communiqué de presse de sa fondation en 1974, a traversé les années et les tempêtes et a réussi à conserver sa pertinence. Le point avec sa directrice Stefanie Mändlein.

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n 1974, 242 exposants venaient à la première édition d’Inhorgenta, issus de 19 pays, et 5’550 visiteurs de 28 nations. En 2001, plus de 1’440 exposaient, issus de 43 pays, et 30’000 visiteurs de 62 pays s’y retrouvaient (source: archives Europa Star, ndlr).

Cette année, 870 exposants issus de 37 pays y ont accueilli plus de 25’000 visiteurs venus de plus de 90 pays. Le salon se positionne plus que jamais comme un rassemblement européen de premier ordre pour les industries joaillière et horlogère.

Le salon Inhorgenta fête son cinquantenaire en 2024 (archive Europa Star).
Le salon Inhorgenta fête son cinquantenaire en 2024 (archive Europa Star).

Nous avons rencontré la directrice d’Inhorgenta, Stefanie Mändlein, pour évoquer ce moment important, les réussites passées et l’avenir du salon.

Europa Star: Vous avez pris les rênes d’Inhorgenta en 2015 et vous marquez en 2024 un anniversaire très important. Qu’est-ce qui fait la force du salon selon vous – et lui permet de demeurer pertinent après 50 ans, alors que bien d’autres événements de ce type ont disparu?

Stefanie Mändlein: Inhorgenta existe effectivement depuis 1974. Une particularité importante du salon est qu’il rassemble toute la chaîne de valeur de l’industrie en un seul endroit: les marques de joaillerie et d’horlogerie, la bijouterie fantaisie, le commerce des pierres précieuses et des diamants, et même la distribution et la technologie. Sa vocation a toujours été de mettre en lumière l’excellence de l’industrie dans son ensemble. Sa dimension européenne et internationale répond, aujourd’hui encore, à un besoin de l’industrie non couvert par d’autres salons.

Parmi les grandes étapes de l’évolution du salon, on peut citer sa nouvelle dimension lorsque nous avons changé de lieu, en 1999, pour nous installer à l’ancien aéroport Riem (Messe München West, ndlr). Mais pour moi, c’est avant tout un certain côté glamour – avec la participation de personnalités comme Udo Jürgens, Nadja Auermann ou Sir Peter Ustinov – tout en gardant une atmosphère quasi familiale, qui a contribué à la réputation du salon et qu’apprécient particulièrement nos exposants et nos visiteurs.

Stefanie Mändlein, directrice de Inhorgenta
Stefanie Mändlein, directrice de Inhorgenta

Vous avez changé énormément de choses pour cet anniversaire. Vous redéfinissez votre concept. Pouvez-vous nous en dire plus?

Nous avons effectivement changé beaucoup d’éléments cette année. L’architecture des halles a été modifiée. De nombreuses expériences sont aussi proposées tout au long du salon. Des panels sur les tendances ont été organisés tous les jours avec plus de 50 intervenants experts. Le concept de restauration a lui aussi été revu. Les «Inhorgenta Awards» se sont déroulés au Showpalast, l’une des plus grandes salles en Europe, dans laquelle nous avons accueilli plus de 500 personnes pour notre dîner de gala. De nouvelles catégories ont été ajoutées, comme celle de la «Montre de luxe de l’année». C’est un tout nouveau show!

Quels sont vos objectifs pour le futur du salon?

Inhorgenta souhaite poursuivre sa montée en gamme et élargir son rayonnement international. Nous avions plus de 80 journalistes à notre conférence de presse d’ouverture, cela démontre l’intérêt pour le développement du concept Inhorgenta. La signature en direct de notre partenariat avec le Gem & Jewellery Export  Promotion Council de l’Inde pour 2025 est une preuve supplémentaire de cette volonté. Nous voulons accélérer notre développement. Notre but est également d’intégrer la dimension de durabilité plus largement dans le concept Inhorgenta.

Cette année nous avons accueilli 870 exposants, en hausse de 9% par rapport à 2023. La moitié d’entre eux sont internationaux. Nous avons dépassé les 25’000 visiteurs venus de plus de 90 pays. Nous avons eu de grosses délégations venant de République tchèque, de Slovaquie, mais aussi de Chine. La notoriété d’Inhorgenta croît partout dans le monde.

Le salon Inhorgenta célèbre ses 50 ans

Le profil de vos visiteurs a-t-il évolué ces dernières années? Et la part de l’horlogerie est-elle amenée à se développer?

Nous avons désormais six segments bien diversifiés: la joaillerie, l’horlogerie, la bijouterie, les pierres précieuses, la bijouterie en argent et la technologie (qui regroupe les offres techniques pour le packaging, le design du retail et les softwares, ndlr). La restructuration des halles a été pensée en ce sens. Les deux premiers sont les plus importants et nous voyons une évolution positive de ces segments.

Le Salon Suisse, introduit en 2020 est passé de 6 à 12 marques. Le pavillon France s’agrandit aussi. Cela démontre la pertinence d’Inhorgenta pour tout un segment de l’horlogerie. Mais chaque segment offre un potentiel de croissance. Notre zone dédiée au mariage (bijoux de mariage et bagues de fiançailles, ndlr) est en pleine expansion. Les expériences que nous proposons ont suscité un réel engouement: les ateliers de décorations florales, de mise en beauté ont attiré un large public. Toute la partie expérience, notamment des concepts de distribution, rencontre un franc succès.

Stefan Rummel (Messe München), Nirav Bhansali (Gem & Jewellery Export Promotion Council India) et Stefanie Mändlein (Inhorgenta)
Stefan Rummel (Messe München), Nirav Bhansali (Gem & Jewellery Export Promotion Council India) et Stefanie Mändlein (Inhorgenta)

Le salon est exclusivement professionnel. Envisagez-vous de l’ouvrir au public, à l’image de bien d’autres salons?

Bien sûr, nous y pensons. Mais cette année il y avait déjà tellement de nouveautés qu’il nous était impossible de nous pencher pleinement sur cette idée. Il faut qu’il y ait un concept derrière qui soit cohérent avec le salon et qui réponde aux besoins de nos partenaires. Nous en discutons avec eux. Il y a de l’intérêt, mais aussi des contraintes à prendre en compte.

Dernière question: avec la numérisations croissante des échanges et des relations professionnelles, croyez-vous que le modèle de salons physiques comme Inhorgenta soit toujours pertinent?

Plus que jamais, oui! Nous le voyons tous les jours. Par exemple pour les Inhorgenta Awards, le jury veut absolument voir et toucher les pièces. Nous sommes dans une industrie d’émotions. Le digital ne peut pas remplacer cela. Bien évidemment, la numérisation a permis de réduire le nombre de voyages et offre des possibilités d’échange rapide, mais cela ne remplace jamais les relations humaines, essentielles à toutes les relations de travail aussi. Rappelez-vous comme tout le monde était heureux d’enfin pouvoir se retrouver après les restrictions de la pandémie de Covid-19!

Je suis intimement convaincue que les échanges gagnent en qualité, en profondeur, lorsqu’ils se font face à face. Vivre des expériences ensemble favorise la créativité, la collaboration. Nous nous développons mieux ainsi. De plus, bien que les réseaux sociaux et l’e-commerce aient longtemps eu les faveurs du public, une récente étude de notre Inhorgenta Trend Index 2024 indique que le futur de la distribution pour la joaillerie et les montres redevient de plus en plus personnel et individuel. Ceci renforce notre conviction d’être pertinent.

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