Le marché horloger japonais


Citizen: Le titan du titane

JAPON

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juillet 2020


Citizen: Le titan du titane

Il y a exactement cinquante ans, à l’âge d’or des missions Apollo, la marque japonaise introduisait en horlogerie une nouvelle matière utilisée jusque-là essentiellement dans l’exploration spatiale: le titane. Depuis lors, ce métal a été perfectionné pour en tirer le meilleur usage. De 1970 à 2020, retour sur une épopée extraordinaire, qui illustre la recherche toujours vive de l’horloger, équipant à présent une nouvelle mission commerciale lunaire japonaise. Et qui présente une édition commémorative de son initiative pionnière.

L’

année 1970 marque la sortie de la première montre-bracelet avec boîtier en titane au monde, produite par Citizen: le Chronomètre X-8. Un nom qui combine le «x» signifiant l’inconnu et le «8» symbole de l’infini. Et de fait de nouvelles possibilités, inconnues jusque là, s’ouvraient pour l’industrie horlogère, qui a depuis lors adopté massivement le titane.

1970: Première montre-bracelet en titane au monde: le Chronomètre X-8 de Citizen.
1970: Première montre-bracelet en titane au monde: le Chronomètre X-8 de Citizen.

C’est bien à Citizen qu’on doit cette percée du titane en horlogerie. Ce métal léger (d’une masse d’environ 60% de celle de l’acier), résistant à la corrosion, hypoallergénique, abondant dans la croûte terrestre mais délicat à traiter, a été découvert en 1795 par le révérend et minéralogiste britannique William Gregor dans les sables d’une rivière de Cornouailles et nommé «titane» la même année par le scientifique allemand Martin Heinrich Klaproth à partir des Titans, ces géants d’une force inégalable de la mythologie grecque.

Il faut attendre plus d’un siècle avant qu’un chercheur américain, Matthew Albert Hunter, ne parvienne à produire du titane pur à 99%, en 1910. L’Australie est aujourd’hui le principal pays extracteur d’oxyde de titane, devant l’Afrique du Sud et le Canada.

Années 1960: le titane prend son envol

Au vu de ses propriétés de légèreté et de résistance, mais aussi de «superplasticité» lui permettant de prendre des formes complexes, l’emploi de ce métal est étroitement associé au développement des industries aéronautique et spatiale.

On ne saurait aujourd’hui produire d’avions sans composants en titane. Naturellement l’âge d’or de l’exploration spatiale dans les années 1950 et 1960, sur fond de rivalité entre les Etats-Unis et l’Union soviétique, a été un formidable accélérateur dans l’utilisation du titane.

Ce n’est donc pas tout à fait par hasard que Citizen a commencé à employer le titane dès 1970 en horlogerie, un an après le premier alunissage (le titane figurait parmi les matériaux essentiels de Apollo 11). D’une pureté de 99,6 %, le boîtier en titane du Chronomètre X-8 était aussi un hommage très concret au succès de cette aventure humaine et technologique.

Super Titanium™: un titane endurci

Plusieurs problèmes se sont néanmoins posés pour assurer la pérennité de cette matière dans l’industrie horlogère. Deux défis en particulier ont suscité de longues années de recherche de la part des ingénieurs de Citizen. Le premier visait à obtenir un aspect plus lumineux, raffiné et poli, avec un beau lustre, du titane, dont les premières applications débouchaient en général sur une surface plutôt rugueuse et mate. Le modèle ATTESA présenté par la marque japonaise en 1987 a représenté un bond en avant esthétique.

1987: Nouveau développement du titane avec effet de brillance: le modèle ATTESA.
1987: Nouveau développement du titane avec effet de brillance: le modèle ATTESA.

L’autre défi, encore plus complexe, visait à fournir une «deuxième peau» à ce matériau dont la version brute est sensible aux rayures et sujet aux déformations lors de son traitement, car plus souple que l’acier. C’est la technologie de durcissement de surface Duratect (aboutissant à une dureté plus de cinq fois supérieure à celle de l’acier inoxydable) développée par Citizen qui a permis de répondre à ce défi: le «Super Titanium™» propriété de la marque a fait son apparition dès l’an 2000. Celui-ci offre également de plus grandes variations de couleurs et une finition lisse.

2000: Le Super Titanium™, plus résistant aux rayures et aux déformations, apparaît sur le modèle ASPEC World Time.
2000: Le Super Titanium™, plus résistant aux rayures et aux déformations, apparaît sur le modèle ASPEC World Time.

Régime de minceur pour le titane

Le traitement du titane a été amélioré en 2006 sur la montre radio-pilotée Promaster Eco-Drive (technologie Duratect MRK + DLC). La maîtrise toujours plus poussée du Super Titanium™ a même permis à Citizen de l’appliquer au boîtier du modèle ultra-mince Eco- Drive de 3,53 mm d’épaisseur sorti il y a deux ans, qui abrite le mouvement le plus fin du monde à 1 mm d’épaisseur.

2006: Promaster Eco-Drive radiocommandé: premier modèle arborant la technologie de durcissement double surface «Duratect MRK + DLC» de Citizen.
2006: Promaster Eco-Drive radiocommandé: premier modèle arborant la technologie de durcissement double surface «Duratect MRK + DLC» de Citizen.

2018: Eco-Drive One, un modèle de 3,53 mm d'épaisseur, est doté 2006 d'un boîtier en Super Titanium™.
2018: Eco-Drive One, un modèle de 3,53 mm d’épaisseur, est doté 2006 d’un boîtier en Super Titanium™.

Pour célébrer les 50 ans de la première apparition d’un boîtier de montre en titane, Citizen a conçu le modèle GPS Satellite Wave F950 en édition limitée à 550 exemplaires dans le monde, illustrant la maîtrise absolue et la spécialité que s’est forgé l’horloger autour de ce matériau. Un modèle haut de gamme pour Citizen, représentant une «signature» technologique de la marque, avec un prix recommandé de 5’000 dollars.

Citizen: Le titan du titane

Le boîtier (d’un diamètre de 47,5 mm, donc costaud!) et le bracelet présentent des surfaces tridimensionnelles créant une symétrie. Le cadran noir est quant à lui formé d’une structure multicouche composée de six niveaux, réminiscent des mystères infinis de l’espace. Le boîtier et le bracelet sont revêtus d’un traitement Duratect haut de gamme de DLC et de Sakura Pink. Le titane étant difficile à traiter, ce travail délicat témoigne de 50 ans de R&D par Citizen.

Ultra-précision spatiale

Le modèle est équipé du mouvement high-tech F950, utilisant la lumière comme source d’énergie – comme c’est depuis longtemps le cas pour Citizen. De plus, via un signal propre, le calibre a la capacité de recevoir les indications satellites à une vitesse record: moins de 3 secondes, avec des aiguilles d’une réactivité remarquable (la trotteuse peut se mouvoir de 360° en une seule seconde).

Le recours au Super Titanium™ offre quant à lui les avantages précités: résistance aux rayures, maintien de son éclat original, légèreté, douceur au porter, résistance à la corrosion (donc parfaite pour les activités de plein air et à la mer), et belle coloration avec une variété de tons comme l’argent, le noir, l’or et même l’or rose.

Un modèle inspiré de l’espace, reposant sur la réception de signaux provenant de l’espace pour assurer sa précision, et dont le développement permet des avancées toujours plus importantes dans la maîtrise du titane, y compris pour… aller dans l’espace: Citizen est partenaire de HAKUTO-R, un programme commercial d’exploration lunaire géré par iSpace, une startup spatiale japonaise qui développe ses propres modules d’alunissage.

Les modules qui seront utilisés pour les deux missions de HAKUTO-R prévues en 2021 et 2023 auront recours au Super Titanium™ de Citizen. Ils seront transportés sur Falcon 9, le lanceur spatial développé par SpaceX, la compagnie de l’entrepreneur Elon Musk. Pour Citizen, l’aventure lunaire ne fait pas seulement partie du passé, mais bien aussi du futur!

«Pour Citizen, qui participe à une nouvelle mission commerciale lunaire japonaise, l’aventure lunaire ne fait pas seulement partie du passé, mais bien du futur.»

Citizen: Le titan du titane

Pour Citizen, l’aventure lunaire ne fait pas seulement partie du passé, mais bien aussi du futur!

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