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CE FERMOIR QUI EN DIT LONG SUR VOTRE MONTRE

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CE FERMOIR QUI EN DIT LONG SUR VOTRE MONTRE

Pas toujours intuitif à boucler lorsqu’on revêt la montre, le fermoir est souvent le premier «écueil» qui se pose au nouvel utilisateur. Alors, autant en faire une bonne expérience... Mais pourquoi tant de systèmes différents? Et quels sont-ils exactement? Réponses.

Deux approches différentes cohabitent lorsque l’on parle du fermoir, cet élément incontournable de quasiment toute montre. Certains y voient simplement le système d’ouverture et de fermeture du bracelet. D’autres au contraire l’érigent au rang de composant constitutif du design et de l’élégance de la montre et en font un atout de différenciation.

Le choix du modèle, des matériaux utilisés et du degré de personnalisation prend alors toute sa dimension. Présentons ici les principaux systèmes de fermoirs utilisés dans l’industrie, ainsi que leur raison d’être. Leur degré de complexité dépend en grande partie de leur mode de fabrication et de la sécurité qu’ils offrent une fois fermés, mais aussi du type de matériau utilisé pour le bracelet.

Les différents types de fermoirs

La boucle ardillon

Identique au système utilisé sur les ceintures, ce fermoir tire son nom de la petite tige en métal que l’on introduit dans les trous du bracelet. C’est sans aucun doute le système le plus simple et le plus répandu. Si son coût relativement bas peut être mis en avant, il présente toutefois l’inconvénient d’une usure assez rapide. Quant à son domaine d’utilisation, c’est simple: seuls les bracelets souples en cuir, plastique ou encore silicone peuvent en être équipés.

Le fermoir à boucle déployante

Constitué d’un système articulé, le fermoir à boucle déployante permet de ne jamais séparer les deux parties du bracelet. Les risques de perdre sa montre sont donc quasi nuls. Ce type de fermoir existe en deux versions.

La version dite simple voit le fermoir se déployer lorsqu’on l’ouvre et se replier sur lui-même en «V» lors de la fermeture. La version double, appelée aussi boucle papillon, est constituée de deux articulations pour une ouverture du bracelet en deux temps. A la fermeture, les pans métalliques à l’intérieur du bracelet se replient de part et d’autre de la boucle de façon symétrique. Ces deux types de fermoirs sont fréquemment utilisés sur des montres en acier même s’il est tout à fait possible de les monter sur des bracelets souples. Réputés résistants et sûrs, ils peuvent néanmoins être équipés d’un système de sécurité qui se présente soit sous la forme d’un bouton poussoir qui verrouille la fermeture, soit sous la forme d’un rabat qui se replie sur le dessus de la boucle. On vient d’évoquer deux versions du fermoir déployant. En réalité, il en existe une troisième, dérivée de la version dite papillon. Il s’agit du fermoir papillon à boucle invisible. Pour des raisons d’élégance, l’attache de ce fermoir est totalement dissimulée et l’ouverture se fait par pression sur de petits boutons situés sur les côtés. Le résultat est particulièrement apprécié sur des bracelets en céramique.

S’il fallait relever un inconvénient au fermoir à boucle déployante, on parlerait du risque que sa courbure ne s’adapte pas parfaitement au poignet.

Le fermoir à clip

Egalement très courant, ce type de fermoir est assez basique. Il comporte un système de levier qui vient se clipser sur le bracelet par simple pression. On le retrouve le plus souvent sur des montres à bracelet métallique et sur les montres à bracelet-bijou. Il présente en effet l’avantage de se fondre discrètement dans les maillons. Certaines marques l’utilisent sur leurs bracelets métalliques en maille milanaise et donc dépourvus de maillons.

Le fermoir à coulisse

Proche du fermoir à clip, le fermoir à coulisse offre la possibilité d’adapter la longueur du bracelet à la taille du poignet. Il est principalement utilisé sur des bracelets milanais.

Le fermoir à scratch

Certaines montres (soyons clairs, nous ne sommes pas dans le haut de gamme) utilisent des bandes Velcro pour la confection du bracelet. On peut apprécier la simplicité d’ouverture mais aussi regretter le manque de sécurité du système, la tendance du textile à s’accrocher partout et son usure rapide. Ce système équipe surtout des montres de sport.

La fabrication d’un fermoir, en quatre étapes

Tout débute par l’élaboration du design. Elle peut être réalisée sur la base d’idées ou de souhaits précis du client ou laissée à la libre appréciation des designers. Sitôt une première tendance dégagée, le projet passe en mains des ingénieurs qui se penchent sur la faisabilité du concept en termes de matériaux et de fonctionnalités. En cas de feu vert de leur part, un prototype est réalisé afin de visualiser cette première étape. Ces mêmes ingénieurs vont ensuite assurer la transition entre la phase de conception et de production par l’élaboration des dessins techniques sur des programmes de CAO.

La fabrication se fait généralement par étampage, autrement dit par déformation de la matière qui est pressée sur des outils spécialement créés pour reproduire la forme voulue. Les ouvriers en charge de la fabrication de ces outils, longtemps appelés faiseurs d’étampes, ont développé au fil du temps des techniques et types d’outillage particuliers répondant aux besoins spécifiques d’esthétique et de précisioin des horlogers. Aujourd’hui, on parle plus volontiers de mécaniciens en étampes, l’évolution des technologies (machines à électroérosion, fraisage sur CNC multi-axes, etc.) ayant fait évoluer le métier vers une plus grande productivité, une précision accrue et des formes de plus en plus complexes (intégration d’un logo en surimpression, par exemple). Une fois l’opération d’étampage réalisée, la pièce passe au polissage.

Le polissage regroupe plusieurs techniques qui consistent à polir (pour rendre brillant) ou à satiner (pour rendre mat) une pièce par le frottement de différentes matières. La difficulté réside dans le fait d’arriver à enlever les défauts sans déformer ou modifier la taille et la géométrie de l’objet. Le choix du polissage manuel ou automatisé dépendra en grande partie du volume de pièces à traiter. En ce qui concerne le polissage automatique, plusieurs types de machines existent: on trouve par exemple des machines avec table à rotation continue pour des productions allant de 30 à 500 pièces à l’heure. Grâce au chargement et déchargement des pièces en temps masqué, elles permettent de limiter les temps d’arrêt et donc de réduire les coûts. L’utilisation de robots, quant à elle, est connue depuis quelques années, mais a longtemps présenté le défaut de ne pouvoir reproduire exactement les gestes d’un polisseur expérimenté. A noter cependant que la société Crevoisier y a remédié avec son concept POLIcapture qui, grâce à l’utilisation de logiciels complexes, de modélisation 3D des pièces et du système de polissage et d’une définition très précise des géométries, permet de capturer à l’identique les gestes à effectuer.

La dernière opération consiste en l’assemblage et le contrôle des divers pièces du fermoir. D’entente avec le client, le contrôle peut être effectué sous l’angle de la fonctionnalité, des dimensions et de l’esthétique. Le contrôle esthétique appelé «visitage» est réalisé à l’œil nu ou à la loupe et permet de détecter la moindre imperfection. Si un défaut est constaté, la pièce retourne à l’atelier de polissage pour un rhabillage. Enfin, des conditionnements spécifiques (boîtes en mousse, bandes adhésives ou films de protection) sont utilisés pour préserver intact le travail des polisseurs.