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Sur les épaules de géants

ÉDITORIAL

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octobre 2025


Sur les épaules de géants

L’histoire étant une matière aussi vivante que l’horlogerie, notre but, dans notre nouveau numéro, n’est pas d’être exhaustifs mais de restituer certains «tableaux vivants» de différentes époques de l’histoire de l’horlogerie, pour susciter la curiosité de nos lecteurs, l’envie d’aller plus loin dans chacune de ces périodes. Car ces pionniers du temps ne sont pas des figures lointaines et poussiéreuses. Chaque jour, ils vous accompagnent, au poignet, là où bat votre pouls. Le pouls vivant de l’horlogerie.

J

e me suis fixé une règle éditoriale à laquelle j’essaie de me tenir, même si ce n’est pas toujours évident: j’évite d’utiliser le qualificatif de «premier» dans l’histoire des développements de l’horlogerie, et lui préfère celui de «pionnier».

D’une part, l’histoire de l’horlogerie, comme celle de la science à laquelle elle est étroitement liée, repose sur le travail de nos prédécesseurs: il s’agit d’une œuvre collective sans cesse affinée, jusqu’à nos jours. Nous sommes des nains juchés sur les épaules de géants, pour reprendre l’expression bien connue.

De plus, utiliser le terme de «premier», pour une marque, c’est s’exposer au risque de devoir revoir un jour tout son historique, toute sa communication, voire ses collections si de nouveaux développements se font jour. L’une des plus importantes denrées en horlogerie, cette industrie du temps long, reste la légitimité historique. D’où l’empressement à se faire le premier.

Mais quelle est la plus ancienne marque horlogère du monde? Qui a inventé la montre automatique? Simples dans leur formulation, ces questions historiques entraînent des discussions complexes. L’histoire est un champ de mine, a fortiori l’histoire horlogère. Le terme de «pionnier» est d’autant plus approprié!

Notre nouveau numéro est donc dédié aux pionniers de l’horlogerie, aux aventuriers du temps, à ceux qui, confrères autant que concurrents, ont forgé ensemble le paysage de l’horlogerie sur des siècles, voire des millénaires, jusqu’à nos jours. L’œuvre magistrale de Vacheron Constantin à la Une de ce numéro est une manifestation éclatante de ce génie humain appliqué à la mesure du temps.

Du tailleur de pierre de Stonehenge au tailleur de pignon du Brassus, il n’y a pas fondamentalement de différence autre que la performance de l’outillage et le public auquel ses créations se destinent! La quête de la précision, du travail bien fait, du beau, est ancrée dans l’être humain. Car maîtriser son temps, c’est dominer son environnement, le conquérir, franchir les océans et les époques…

Nous avons ainsi voulu revenir aux fondamentaux en confiant ce dossier à Vincent Daveau, qui lui-même a la particularité d’être à la fois journaliste, horloger, historien et navigateur. A la pratique et à la réflexion, la main et le cerveau: n’est-ce pas là le profil même de ces pionniers curieux de tout? Nous le remercions ici pour cette contribution.

L’histoire étant une matière aussi vivante que l’horlogerie, notre but ici n’est pas d’être exhaustifs mais de restituer certains «tableaux vivants» de différentes époques, pour susciter la curiosité de nos lecteurs, l’envie d’aller plus loin dans chacune de ces périodes. Car ces pionniers du temps ne sont pas des figures lointaines et poussiéreuses. Chaque jour, ils vous accompagnent, au poignet, là où bat votre pouls. Le pouls vivant de l’horlogerie.

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