Résilience: l’horlogerie face à la pandémie


2003: le SRAS frappe l’horlogerie (dans nos archives)

CORONAVIRUS

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mars 2020


2003: le SRAS frappe l'horlogerie (dans nos archives)

Comparaison n’est pas raison, bien évidemment. Mais nous avons voulu retrouver dans nos archives l’impact qu’avait eue la première pandémie du 21ème siècle, le SRAS, sur l’industrie horlogère en 2003 - et surtout comment cette première alerte avait été gérée (bien mal, il faut le dire, comme vous le découvrirez). Aujourd’hui, le coronavirus atteint une ampleur bien plus importante.

E

n 2003, il y a 17 ans, l’épidémie du SRAS – un «cousin» de la famille des coronavirus – frappait Hong Kong. Le 1er avril, soit deux jours avant l’ouverture de Baselworld, l’Office fédéral de la santé suisse édictait une ordonnance interdisant aux exposants d’employer du personnel en provenance de Chine, Hong Kong, Vietnam et Singapour, soit 3’000 personnes concernées.

Celles-ci, au nom du concept «One show, Two locations» (un concept éphémère et contesté, qui partageait le salon entre Bâle pour les grandes marques et Zurich pour les fabricants asiatiques et les machines et fit long feu), étaient regroupées à Zurich et non à Bâle. La veille de l’ouverture, seule la moitié des 800 stands prévus à Zurich avaient pu être installés. Le nombre de visiteurs totaux baissa de 22% et Baselworld tenta de récupérer auprès de la Confédération suisse 50 millions de francs de dédommagement (in fine, le groupe retira sa demande d’indemnisation en novembre 2005).

Europa Star 3/2003
Europa Star 3/2003

Mais au-delà, le dégât d’image pour Baselworld fut important en Asie, comme le démontre la déclaration faite alors par Kevin Lau (Hanville Company Ltd de Hong Kong) à Europa Star, affirmant qu’il pensait que la décision prise «avait des fondements politiques» et que l’industrie suisse y était pour quelque chose. Et il est vrai que le fait que les exposants asiatiques aient été interdits à Zurich et pas les clients fortunés asiatiques à Bâle ne pouvait qu’alimenter les suspicions.

Le climat morose de ce Baselworld 2003 était par ailleurs alourdi encore par le déclenchement de la catastrophique invasion de l’Irak, lancée par George W. Bush le 20 mars 2003, soit quelques jours auparavant. Aux 1’300 morts de l’épidémie du SRAS, allaient s’ajouter les 100’000 morts irakiens et les près de 5’000 morts américains.

Comme nous le titrions dans notre numéro Europa Star 3/2003, Baselworld cette année-là, ce fut «La mort dans les jardins du luxe».

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