a marque Richard Mille est aujourd’hui considérée comme l’un des meilleurs représentants de l’horlogerie de luxe helvétique. Elle est parvenue non seulement à s’imposer parmi les dix plus importantes marques horlogères suisses, mais elle est aussi la seule à avoir été lancée récemment.
Alors que ses principales concurrentes sont toutes au moins centenaires, Richard Mille a été créée en 1999. Elle a contribué, avec d’autres nouvelles marques telles que Hublot, à rénover les codes du luxe horloger et à repositionner l’horlogerie suisse vers le firmament du luxe.
La marque Richard Mille est la seule société fondée récemment ayant réussi à s’imposer parmi les dix plus importants horlogers suisses.
Au-delà de ses produits caractérisés par leur design particulier, leurs matériaux ultralégers et leur prix inaccessible, Richard Mille est une marque dont l’histoire récente n’est pas toujours bien connue du grand public. Les archives d’Europa Star donnent quelques informations qui permettent d’en savoir plus sur la marque et l’homme qui est à son origine.
- Pesant moins de 40 grammes, le modèle ultra-léger RM 50-03 McLaren de Richard Mille incarne parfaitement la vision de la marque d’une horlogerie de luxe innovante utilisant des matériaux de pointe (en l’occurrence le graphène).
- ©Europa Star 2017
Les années 1980: l’horlogerie française dans le monde
Richard Mille n’est pas horloger de formation mais un manager qui commence sa carrière dans l’industrie horlogère bisontine. Il apparaît dans les éditions d’Europa Star en 1981 en tant que responsable du service export de la société Framélec, appartenant au groupe Matra Horlogerie. Cette société d’armements et d’équipements de technologie avait racheté quelques entreprises horlogères françaises en difficulté en 1979.
Richard Mille commence sa carrière horlogère dans les années 1980 au sein de l’industrie bisontine. La region est alors en perte de compétitivité sur le plan international.
Deux ans plus tard, nationalisée par François Mitterrand, elle devient une entreprise publique par l’intermédiaire de laquelle l’Etat s’engage pour sauver diverses industries – dont la fabrication de montres. Richard Mille gère donc des entreprises en perte de compétitivité sur le marché mondial.
- Représentant la société Framélec, Richard Mille (troisième depuis la droite sur la photo) apparaît pour la première fois dans les pages d’Europa Star en 1981, à l’occasion de la visite d’une délégation horlogère française en Arabie saoudite.
- ©Europa Star 1981
- Richard Mille devient au début des années 1980 directeur commercial de la marque Cupillard-Rième (ici lors d’une rencontre avec des détaillants thaïlandais en 1982).
- ©Europa Star 1982
- En 1985, Matra Horlogerie inaugure une nouvelle unité de production à Morteau: le groupe diffusait alors les marques d’horlogerie accessible Cupillard-Rième, Delta, Yema, Lavigne et Uti, ainsi que la firme japonaise Hattori-Seiko, qui rachètera la société française en 1988.
- ©Europa Star 1985
Les années 1990: de Matra à Mauboussin
Richard Mille visite de nombreux marchés et participe à plusieurs foires, du Canada à l’Arabie Saoudite. Il devient au début des années 1980 directeur commercial de la marque Cupillard-Rième et occupe diverses positions au sein du groupe Matra pendant plus de dix ans. Il connaît les envies de la clientèle et saura faire fructifier l’expérience accumulée sur les marchés.
Occupant diverses positions au sein du groupe Matra pendant plus de dix ans, il connaît les envies de la clientèle et saura faire fructifier l’expérience accumulée sur les marchés.
En 1992, Richard Mille quitte Matra – peut-être en raison du rachat de la firme par Seiko quatre ans plus tôt, ce qui bloque les perspectives de carrière. Il entre chez le joaillier parisien Mauboussin, dont il développe la division horlogère. Une première série de montres suisses est lancée l’année suivante. La collaboration avec des horlogers de la Vallée de Joux, notamment Audemars Piguet, permet de renouveler les collections au cours des années 1990.
- En 1992, Richard Mille rejoint le joailler parisien Mauboussin pour y développer une nouvelle division horlogère.
- ©Europa Star 1994
- Dans les années 1990, Mauboussin lance des modèles de montres joaillières produites en Suisse et collabore avec des horlogers de la Vallée de Joux, dont Audemars Piguet.
- ©Europa Star 1997
Les années 2000: la concrétisation d’une certaine vision du luxe
En 1999, Richard Mille quitte le joaillier de la Place Vendôme. Il s’associe à Dominique Guenat, le propriétaire de Montres Valgine, une petite fabrique d’horlogerie établie aux Breuleux, dans le canton du Jura, en Suisse. Ils fondent plusieurs sociétés, dont Horométrie, qui conçoit et produit les montres Richard Mille, et Turlen Holding, qui possède et gère les droits de la marque.
Les premières montres Richard Mille sont lancées en 2001. Audemars Piguet est associée au développement de cette nouvelle marque à travers sa filiale Renaud Papi. Selon Europa Star, cette collaboration débouche sur la réalisation du meilleur tourbillon de l’année en 2003.
En 1999, Richard Mille quitte Mauboussin et s’associe à Dominique Guenat, le propriétaire de Montres Valgine, une petite fabrique d’horlogerie établie aux Breuleux. Les premières montres Richard Mille sont lancées en 2001.
- En 2003, Europa Star écrit que le modèle RM 003 de la toute jeune marque Richard Mille est «de loin le plus intéressant tourbillon de l’année». Innovant sur le plan des matériaux utilisés (titane), il a été réalisé en collaboration avec Renaud & Papi (Audemars Piguet).
- ©Europa Star 2003
De manière plus générale, l’alliance du design futuriste et la tradition horlogère permettent à Richard Mille de connaître une extraordinaire croissance jusqu’à aujourd’hui. Toutefois, si cette dernière est connue pour ses prouesses techniques, elle résulte avant tout du projet marketing d’un homme ayant appris à connaître les marchés.
- L’audace de Richard Mille s’exprime aussi dans la montre féminine, comme l’illustre parfaitement la malicieuse collection Bonbon présentée en 2019.
- ©Europa Star 2019