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Art In Time – Monaco: un sommet de culture horlogère

BOUTIQUE

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mai 2023


Art In Time – Monaco: un sommet de culture horlogère

Imaginée par Karl-Friedrich Scheufele, cette boutique inaugurée à Monaco en 2019, et qui compte également une extension à Courchevel, représente le meilleur de la scène indépendante contemporaine. Visite.

E

n déplacement à Monaco, qui dispose de son lot d’événements de classe mondiale (formule 1, tennis, et bien sûr… Only Watch côté horloger!), une boutique hors du commun ne doit surtout pas être manquée: Art in Time. Un concept store situé sur la prestigieuse nouvelle esplanade commerciale et résidentielle One Monte Carlo, inaugurée en 2019 juste à côté du casino, et qui héberge sur un petit espace contemporain, sous un haut plafond, une sélection des meilleurs horlogers indépendants du monde, de Ressence à Akrivia et de Laurent Ferrier à Greubel Forsey. Presque un «Carré des Horlogers» recréé au cœur de Monaco!

D’imposantes horloges du créateur suisse Florian Schlumpf surplombent le visiteur, de même que des photographies d’art représentant le  Grand Prix de Monaco. Au plafond, on retrouve une reproduction XXL de composants de mouvement L.U.C. Car c’est bien Karl-Friedrich Scheufele, éco-propriétaire de la maison familiale Chopard, véritable «homme des Lumières» du 21ème siècle aux multiples passions, s’intéressant tant à l’horlogerie qu’aux vins ou à l’automobile, qui est à l’origine de ce concept unique mettant en valeur l’art horloger à travers le temps et les créateurs des pièces figurant parmi les plus originales, créatives et rares de notre époque.

Karl-Friedrich Scheufele
Karl-Friedrich Scheufele

Qu’un grand patron accepte de mettre en lumière d’autres marques que la sienne est un concept tout aussi rare – dont il a d’abord fallu convaincre les autres membres de la famille. Mais après tout, la renaissance du nom de Ferdinand Berthoud était aussi une entreprise qui n’allait pas de soi. Et c’est de là que tout est parti, souligne le directeur du lieu, Yohann Martinez: «Monsieur Scheufele aurait aimé que les créations de la Chronométrie Ferdinand Berthoud soient sur le devant de la scène et mis en valeur d’une manière unique. Le concept de grand magasin représentant des grandes marques de groupes mais aussi des marques indépendantes ne le permettait pas réellement: c’est ce qui lui a donné l’idée d’une boutique dédiée aux créateurs indépendants.»

De fait, il n’est pas seul à faire face à cette problématique. D’autres petites marques à la production rare et complexe se sentent peu mises en avant, relégués à l’arrière-plan face à des modèles mieux connus, produits en plus grande série, qui se vendent par eux-mêmes et nécessitent moins d’efforts pédagogiques. On est alors avant la pandémie, avant cette explosion de la demande pour les créateurs indépendants qui rend leurs modèles encore plus rares qu’ils ne pouvaient déjà l’être…

Karl-Friedrich Scheufele se rend rapidement compte que d’autres marques le suivront dans cette nouvelle aventure. Une opportunité se présente après des réflexions autour de l’ouverture d’une deuxième boutique Chopard à Monte-Carlo. En toute discrétion, l’entrepreneur affine son projet, avant de le présenter à la famille. Fin février 2019, la boutique Art in Time ouvre ses portes, en même temps que tout le projet immobilier One Monte Carlo. Un peu comme Ferdinand Berthoud, le concept fonctionne comme une «start-up» au sein de Chopard, avec ses équipes propres. Il accueille néanmoins aussi une sélection de modèles L.U.C. de la marque. A la fin de la même année, une petite extension du concept est inaugurée à Courchevel, adossée à la nouvelle boutique Chopard.

En mars 2020, la pandémie frappe. Mais le concept a déjà eu une année pour faire ses preuves. Et les indépendants connaissent une demande croissante. Art in Time devient ainsi le lieu de fixation du meilleur de l’horlogerie rare et indépendante, réunissant un nombre toujours croissant de marques: Trilobe vient de rejoindre la sélection de la boutique, ce sera aussi le cas de l’horloger allemand Moritz Grossmann à l’automne.

De retour de Watches and Wonders, où il a accompagné un groupe d’une vingtaine de clients VIP de cette horlogerie très exclusive, Yohann Martinez souligne que la demande est forte, tant du point de vue de la clientèle que de marques qui souhaitent rejoindre le concept store. Mais le concept, justement, est strictement défini: des marques à l’esprit d’indépendance, donc pas de groupes. «L’idée est plutôt d’aider au développement créatif et commercial auprès de collectionneurs, tout en proposant l’ensemble du catalogue d’une marque, explique le responsable. Ce ne serait pas possible avec des marques d’une plus grande taille.»

Devant le succès de la formule, la boutique commence à manquer de place pour exposer un portfolio en pleine croissance. En parallèle cependant, de plus en plus d’indépendants, face à une demande qui a explosé, ne parviennent tout simplement plus à livrer de modèles en boutique. Où peut-on par exemple tenir entre ses mains aujourd’hui un modèle d’Akrivia? Les listes d’attente concernent aussi les indépendants. Mais Yohann Martinez met un point d’honneur à «conserver une proposition variée et représentative de modèles en boutique, à différents niveaux de prix et jusqu’aux plus grandes complications».

Art In Time – Monaco: un sommet de culture horlogère

De même, il refuse de contraindre certains clients à acquérir des modèles qu’ils ne souhaitent pas afin d’accéder finalement aux modèles désirés, un fonctionnement pourtant très courant aujourd’hui dans la branche. «D’une certaine manière, nous construisons autant des marques que des collectionneurs, en leur donnant la possibilité d’accéder à des pièces rares, parfois même en leur suggérant nous-mêmes des modèles, connaissant bien leurs goûts.»

Le prix moyen chez Art in Time, qui développe également des modèles spéciaux dont les revenus sont reversés à la Fondation Prince Albert II de Monaco, est d’environ 60’000 euros. Rencontrant un bel écho, le concept n’est-il pas voué à s’exporter? «Nous avons eu des projets en ce sens, notamment à Londres, mais ils ont été bloqués par la pandémie. Ce qui peut être un frein, c’est si nos marques sont déjà bien représentées à un endroit. Nous ne voulons pas arriver en concurrence frontale avec les acteurs locaux. Et nous ne sommes pas dans une logique purement commerciale.» Un concept mettant en avant une certaine culture de l’horlogerie qui, au final, rejoint les attentes de bien des connaisseurs désireux de nouer un dialogue avant tout qualitatif en boutique.

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