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Pierre Biver, à la découverte de sa propre passion

ACADÉMIE DU GPHG

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décembre 2023


Pierre Biver, à la découverte de sa propre passion

Certains nouveaux venus dans l’Académie du GPHG sont inconnus du public. D’autres noms retentissent comme un carillon d’horloge sonnant midi au clocher. Pierre Biver est de ceux-ci. Son patronyme est étroitement lié à l’histoire de l’horlogerie moderne. L’actualité récente l’a propulsé sur le devant de la scène. Mais sa passion s’est en réalité forgée peu à peu. Portrait.

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ils de l’incontournable pape de l’horlogerie Jean-Claude Biver, on aurait pu croire Pierre Biver prédestiné à évoluer dans ce milieu qui lui est familier depuis l’enfance. Il n’en était rien. Son parcours ne débute pas sur les bancs des horlogers, à l’établi ou dans les bureaux des grandes marques que son père a développées.

«Je n’arrivais pas forcément à apprécier cette haute horlogerie à laquelle j’ai toujours été habitué, nous confie-t-il. À 18 ans, je voulais m’en éloigner et devenir architecte. J’aime le design, l’idée de créer des bâtiments qui vont s’implanter dans l’environnement et laisser une marque.»

Pierre Biver débute des études à HEC Lausanne mais se rend rapidement compte que ce n’est pas fait pour lui. Il décide donc de voyager pour faire ses expériences personnelles. Puis il rencontre Aurel Bacs à Londres, en 2018. Ce dernier vient d’ouvrir la première boutique de vente de montres de seconde main de gré à gré. Il commence à y travailler et James Marks, expert au département Montres de Phillip, devient son mentor. Il se sent désormais plus à son aise et peut se laisser aller à exprimer sa passion horlogère propre.

«Dans ce domaine du vintage, où mon père n’était pas réellement présent, j’avais moins de pression. J’ai pu lire énormément, apprendre les histoires derrière les montres. C’est à ce moment que j’ai compris et intégré tous les récits fabuleux qui ont bercé ma jeunesse. J’ai pu aussi appréhender la valeur de la montre Blancpain que mon père m’avait offerte pour ma maturité. C’est facile d’être propulsé dans cet univers en tant que Biver, mais cela ne suffit pas pour avoir une vraie passion.»

Pierre Biver, à la découverte de sa propre passion

Il rentre en Suisse au moment de la pandémie et reprend ses études à HEC. Celles-ci sont à nouveau interrompues à la suite d’un grave accident de vélo de son père. Il se doit de venir le soutenir et gérer ses affaires en cours, notamment sa collection de montres.

Pierre Biver, à la découverte de sa propre passion

Face à ce nouveau coup du sort, Jean-Claude Biver ressent la nécessité absolue de transmettre son héritage, sa passion. Il appelle son fils à se joindre à lui pour créer leur marque éponyme. Pierre est ravi: «Je passe désormais du vintage à la création pure. C’est merveilleux. Je me rends compte que, moi aussi, j’ai envie de transmettre cela, de faire grandir la marque Biver pour les 50 prochaines années avec fierté et humilité.»

Pierre Biver, à la découverte de sa propre passion

Et sa nomination comme membre de l’Académie du GPHG? «Cela participe à ma passion. C’est un honneur de pouvoir réfléchir, échanger avec des experts sur toutes ces créations. Cela me pousse aussi à me mettre à la place des créateurs, à comprendre ce qu’ils ont voulu réaliser. Cela ouvre l’esprit et confère une vraie responsabilité. J’ai le sentiment de faire partie de cette grande famille de l’horlogerie et de faire aujourd’hui ce que j’aime.» Il est bon de sortir de l’ombre des grands hommes pour affirmer sa propre personnalité.

Pierre Biver, à la découverte de sa propre passion

A propos de l’Académie du GPHG

L’Académie du  Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), créée en 2020, compte aujourd’hui plus de 840 membres, femmes et hommes expérimentés qui croient en la communauté du destin de l’horlogerie. Acteurs chevronnés et significatifs des principaux secteurs liés à la branche horlogère, les membres de l’Académie prennent part aux différentes étapes du GPHG en choisissant la présélection, puis en déterminant le palmarès en parallèle au Jury.