GPHG


Zoe Abelson: «J’ai l’impression de faire partie de l’histoire de ces montres»

ACADÉMIE DU GPHG

English
février 2024


Zoe Abelson: «J'ai l'impression de faire partie de l'histoire de ces montres»

Europa Star poursuit sa série de portraits des nouveaux venus au sein de l’Académie du GPHG. Dans cet épisode, nous partons aux Etats-Unis à la rencontre de Zoe Abelson, jeune femme dynamique, experte du marché secondaire, passionnée de belles histoires horlogères.

N

ée en 1989 à New York, élevée dans le comté de Westchester, dans une banlieue chic de la Grosse Pomme, Zoe Abelson ne vient absolument pas d’une famille horlogère. Elle précise: «Personne ne travaille dans l’industrie chez nous. Cependant, les montres ont toujours revêtu un statut spécial dans notre famille. Elles sont offertes pour marquer les grandes occasions. Elles signifient quelque chose. Je ne les ai jamais considérées comme de simples accessoires.» Déjà, un sens profond de ce qui fait l’attrait de l’horlogerie germait dans son esprit.

Sortie du collège, Zoe essaie différentes options d’études mais «rien n’attisait ma passion», comme elle le confesse. Le déclic vient lors d’un stage de deux mois chez Antiquorum effectué durant l’été 2011. Son premier contact avec les ventes aux enchères horlogères est décisif.

Le chronographe Jaeger-LeCoultre des années 1950 que Zoe Abelson s'est offert lorsque sa carrière a commencé à décoller.
Le chronographe Jaeger-LeCoultre des années 1950 que Zoe Abelson s’est offert lorsque sa carrière a commencé à décoller.

«J’étais fascinée par l’univers que je découvrais. Des passionnés dépensaient plus que pour une voiture, voire une maison, pour ces petits objets mécaniques. Je n’en revenais pas.» Son stage l’amène à numériser tous les catalogues de vente: un raz-de-marée d’informations qui creuse son appétit. «Je découvrais aussi l’industrie des insiders, des collectionneurs avertis dont l’enthousiasme était palpable lorsqu’ils venaient chercher leurs montres. J’ai bien réalisé que les gens achetaient pour des raisons très souvent purement personnelles et émotionnelles.»

À la fin de son stage, Antiquorum lui offre un emploi à temps plein. Au diable l’université, Zoe plonge dans le marché secondaire de l’industrie horlogère. Elle reste plus de deux ans dans la maison de vente. Puis travaille dans la filiale new-yorkaise d’Auctionata, une autre société spécialisée dans les enchères basée à Berlin, en tant que responsable du département horloger. Elle est ensuite recrutée par Crown & Caliber comme directrice des partenariats et enfin par Govberg Jewelers où elle passe cinq ans et part à Hong Kong pour ouvrir la première filiale internationale de WatchBox, spécialiste de la montre de collection, «approfondissant ainsi encore ma culture auprès des passionnés d’horlogerie», comme elle le résume.

Zoe Abelson, fondatrice de Graal Watches
Zoe Abelson, fondatrice de Graal Watches

«Ce qui m’attire le plus dans les montres, ce sont les histoires derrière chaque pièce. C’est la raison pour laquelle je me suis naturellement tournée vers le marché secondaire, le vintage, les indépendants, réalise-t-elle aujourd’hui. J’ai ainsi l’impression de faire partie moi-même de l’histoire de ces montres.». En 2021, elle décide de se lancer à son compte et fonde Graal Watches, un site dédié à la vente de montres rares. En parallèle, elle développe une multitude de groupe WhatsApp pour s’adresser à des communautés spécifiques d’aficionados: All women, Independent watchmakers, Neo-vintage watches. De nombreuses rencontres se font dans ce cadre à travers le monde – sa manière à elle de relier les gens autour de passions communes, pour mieux partager ces histoires qui les animent tous.

La Patek Philippe 2431 offerte par son arrière-grand-mère à son arrière-grand-père pour leurs 25 ans de mariage et transmise de génération en génération depuis lors.
La Patek Philippe 2431 offerte par son arrière-grand-mère à son arrière-grand-père pour leurs 25 ans de mariage et transmise de génération en génération depuis lors.

Ses grands souvenirs horlogers reflètent exactement sa philosophie. Sa «première vraie montre», comme elle l’appelle, est un Chronographe Jaeger-LeCoultre en acier des années 1950, qu’elle s’est offerte lorsque sa carrière a commencé à décoller. Mais son plus beau garde-temps est aussi celui avec l’histoire la plus profonde de sens pour elle. Il s’agit de la Patek Philippe 2431 offerte par son arrière-grand-mère à son arrière-grand-père pour leurs 25 ans de mariage. Depuis lors, elle a été transmise dans la famille, de père en fils… jusqu’à ce que son père décide de la lui donner à elle plutôt qu’à son grand frère, peu intéressé par l’horlogerie. Une belle histoire de plus à transmettre.

A propos de l’Académie du GPHG

L’Académie du  Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), créée en 2020, compte aujourd’hui plus de 840 membres, femmes et hommes expérimentés qui croient en la communauté du destin de l’horlogerie. Acteurs chevronnés et significatifs des principaux secteurs liés à la branche horlogère, les membres de l’Académie prennent part aux différentes étapes du GPHG en choisissant la présélection, puis en déterminant le palmarès en parallèle au Jury.