la fois CEO et actionnaire de Breitling, Georges Kern entend bien titiller, en termes de désirabilité, le Big Three de l’horlogerie suisse, soit d’autres grandes maisons indépendantes dont le succès repose notamment sur des modèles sport-chic. Breitling a le portfolio, Kern la stature (lire notre interview ici).
La Chronomat sera-t-elle «sa» Royal Oak?
Le bracelet Rouleaux est le signe distinctif fondamental de la Chronomat, cuvée 2020. Apparu en 1984 à l’occasion du centenaire de la marque, ce modèle qui a contribué au retour des montres suisses mécaniques sur le devant de la scène s’inspire de la montre Frecce Tricolori, développée et lancée un an plus tôt en collaboration avec la célèbre patrouille acrobatique italienne du même nom.
«Le bracelet Rouleaux est le signe distinctif fondamental de la Chronomat, cuvée 2020.»
Cette réinterprétation est l’incarnation même du concept de «nouveau luxe» prôné par Georges Kern, soit une horlogerie plus décontractée dans un monde de plus en plus rétif aux codes souvent trop arrogants du luxe (tendance qui sera sans doute encore renforcée après le choc pandémique).
«Chronomat», c’est bien la conjonction de «chronographe» et «automatique»: lunette tournante à cavaliers et bracelet Rouleaux encadrent le calibre maison Breitling 01, d’une réserve de marche de 70 heures.
La nouvelle collection se décline dans une multitude de variantes cadrans/ couleurs. A choix, cadran argent, cuivre, bleu, «panda», «panda inversé»… La Chronomat Bentley arbore quant à elle un cadran vert et des compteurs de chronographe noirs contrastants, et la Chronomat Frecce Tricolori Limited Edition un cadran bleu doté de sous-cadrans ton sur ton.
A côté de ce modèle, Breitling puise dans son vaste patrimoine pour faire ressurgir d’autres modèles rétro avec un brin d’extravagance contemporaine, dans les lignes Superocean et Navitimer.
La Navitimer, montre virile par excellence, au féminin? Il fallait oser, et heureusement le «nouveau» Breitling l’a fait, en passant du 46 au 35. Son cadran à trois aiguilles est un clin d’oeil à la Ref. 66 lancée dans les années 1950. La règle à calcul circulaire est bien entendu toujours là, encerclant les index en diamants sur les quatre différentes versions du modèle. Le calibre Breitling 17 qui équipe la Navitimer 35 est doté d’une réserve de marche d’environ 38 heures. Avec ce modèle, Georges Kern affiche l’ambition de séduire «même celles qui n’avaient encore jamais pensé porter un jour une Breitling». Et peut-être surtout elles, au vu de l’objectif de la marque de creuser de nouvelles parts de marché (notamment en Asie) grâce à la nouvelle stratégie mise en place.
Avec la Navitimer Automatic 35, Georges Kern affiche l’ambition de séduire «même celles qui n’avaient encore jamais pensé porter un jour une Breitling».
Cette nouvelle collection tente de concilier nostalgie et optimisme, avec un côté psychédélique sorti tout droit des années 1960. Dans son optique du «nouveau luxe», la marque a voulu prendre le contre-pied des sports traditionnellement associés à l’horlogerie, comme le golf ou le tennis, en investissant massivement dans le monde du surf. Le modèle en série limitée pousse certainement l’exercice le plus loin, associant les codes déjà bien connus de la Superocean (dont la volumineuse lunette bidirectionnelle) à une graduation de couleurs arc-en-ciel de jaune, vert, bleu, indigo, violet, rouge et orange sur les index et les aiguilles. Lucy in the sky…
«La marque a voulu prendre le contre-pied des sports traditionnellement associés à l’horlogerie, comme le golf ou le tennis, en investissant massivement dans le monde du surf.»