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Le chronométrage sportif aux Journées du Patrimoine

RENDEZ-VOUS

septembre 2022


Le chronométrage sportif aux Journées du Patrimoine

Les 10 et 11 septembre 2022, à l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine 2022, un programme d’activités exclusif autour du chronométrage sportif sera organisé, dans le cadre de la halle de gymnastique de Bévilard. Elles mettront à l’honneur ce savoir-faire particulier, une des spécialités de l’industrie helvétique, poursuivie jusqu’à aujourd’hui via les technologies numériques.

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our cette édition 2022 des Journées Européennes du patrimoine et dans le cadre de la mise en valeur des savoir-faire horlogers et en mécanique d’art inscrits sur la Liste du patrimoine immatériel de l’humanité (UNESCO), Arc Horloger, la société Swiss Timing et Memoriav s’associent pour proposer un programme d’activités exclusif autour du chronométrage sportif. Dans le cadre de la halle de gymnastique de Bévilard, ils mettent à l’honneur ce savoir-faire particulier, une des spécialités de l’industrie helvétique, poursuivie jusqu’à aujourd’hui via les technologies numériques (à ce propos relire notre article sur le chronométrage des Jeux Olympiques ainsi que notre portrait de Swiss Timing).

Au travers de films et d’extraits vidéos soigneusement sélectionnés par Memoriav, l’association suisse pour la sauvegarde et la promotion du patrimoine audiovisuel, le public pourra découvrir par touches successives différents aspects du chronométrage sportif et son évolution au cours de la seconde moitié du 20ème siècle.

Les techniques de chronométrage actuelles, elles, pourront être expérimentées grâce aux équipements mis à disposition par Swiss Timing, l’un des principaux chronométreurs sportifs du monde qui a son siège dans la commune voisine de Corgémont. Ces activités seront proposées dans la halle de gymnastique de Bévilard, remarquable exemple de l’architecture brute des années 1960 dû à Charles Kleiber.

Le chronométrage sportif, un savoir-faire helvétique

C’est à la fin du 18e siècle au 19e siècle que le chronométrage connaît ses premiers développements, les progrès scientifiques, notamment en astronomie, en médecine, en ingénierie et en industrie ayant nécessité la mesure des fractions de seconde. Les inventions se multiplient alors en poursuivant différentes orientations.

Dès la toute fin du 19e siècle et le début du 20e, la chronométrie connaît des développements très importants dans l’univers sportif et les Jeux olympiques. Avec les premiers Jeux olympiques d’Athènes (1896), l’athlète doit désormais battre des records et ses résultats sont mesurés. A cette date, le cinquième de seconde est la plus petite fraction de temps admise par le règlement olympique. L’année 1902 voit le premier enregistrement électrique précis au centième de seconde. Par la suite, cette recherche de la précision ira croissant et sera développée dès les années 1930, en terres helvétiques en particulier, avec la montre chronographe (Breitling, Compax et d’autres). Dès 1973, les records des sportifs seront mesurables au dix millième de seconde, bien que l’unité la plus courante jusqu’à aujourd’hui reste le centième.

Belpmoos: chronométrage, 1932
Belpmoos: chronométrage, 1932
©Archives de l’Etat de Berne, StABE FN Jost N 394

L’œil humain et le chronographe ne suffisent pas à déterminer une arrivée serrée. Après la Seconde Guerre mondiale, la photographie fait son entrée dans le dispositif des chronométreurs avec le photofinish, une avancée majeure dans la quête de l’objectivité de l’arbitrage. Omega fait figure de pionnier dès 1946, bientôt suivi par Longines qui développe son propre système dès 1949.

L’avènement du photofinish s’inscrit dans une histoire industrielle et institutionnelle plus large, qui voit Omega et Longines se faire concurrence dans le chronométrage sportif des Jeux olympiques. Jusqu’en 1964, à quelques rares exceptions près, les deux maisons se disputent le devant de la scène internationale. Cette hégémonie sera remise en question au début des années 1960, avec l’élection de la maison horlogère Seiko pour les Jeux d’été de Tokyo en 1964 et ceux d’hiver à Sapporo en 1972. Face à cette nouvelle concurrence et encouragées par la Fédération horlogère suisse, Omega et Longines créent finalement la co-entreprise Swiss Timing en 1972, intégrée onze ans plus tard à Swatch Group. Cette stratégie profite globalement à l’horlogerie suisse, qui exploite la plupart des grands événements mondiaux jusqu’à aujourd’hui.

Savoir-faire horlogers et archives audiovisuelles

Les archives audiovisuelles des institutions patrimoniales suisses témoignent parfaitement des savoir-faire helvétiques et notamment de celui de l’innovation horlogère. Nombreux sont les documents qui s’intéressent à l’évolution historique, mettant en valeur les principaux centres horlogers, le travail de précision, les grandes découvertes, l’essor de la mécanisation, la technique alliée à la joaillerie et enfin la place de l’horlogerie suisse sur le marché mondial.

Memobase.ch, le portail d’accès de Memoriav aux documents audiovisuels patrimoniaux suisses, permet de se faire une idée plus précise de la richesse et de la diversité des photographies, des films, des vidéos et des sons conservés dans les archives, les bibliothèques et les musées suisses.

La halle de gymnastique et salle de spectacles de Bévilard-Valbirse

Inaugurée en 1961, la halle de gymnastique et salle de spectacles de Bévilard, commune de Valbirse, correspond à un ensemble de bâtiments de formes géométriques en béton brut imbriqués les uns dans les autres. Reliées par une cage d’escaliers, les salles ont toutes des fonctions précises: salle de spectacle, halle de gymnastique, etc. La façade orientale, décorée d’un relief géométrique, donne sur une place de sport extérieure.

La halle de gymnastique et salle de spectacles de Bévilard
La halle de gymnastique et salle de spectacles de Bévilard
©Valbirse

Le bâtiment constitue un excellent exemple de l’architecture brute des années 1960. Il est dû à Charles Kleiber (1905-1978), architecte à Moutier et important propagateur, avec son frère l’ingénieur Walter Kleiber, de la construction moderne dans le Jura. Le bureau Kleiber a réalisé la plupart des bâtiments industriels importants de l’après-guerre dans la région : les usines Lemo, Schwab et Schaublin à Delémont, Tornos-Bechler à Moutier, Astra et Schaublin à Malleray. Plusieurs écoles lui sont également dues (Reconvillier, Tavannes, Moutier) et centres commerciaux, apportant une image «moderne» sur le territoire. Ses réalisations sont considérées comme étant de qualité, mais sans prétention, simples, mécanistes et assez radicales.

LE PROGRAMME EN BREF

Samedi 10 et dimanche 11 septembre 2022, de 14h à 18h

  • Dans la halle de gymnastique de Bévilard, commune de Valbirse
  • Activités tout public pour tester son aptitude au chronométrage
  • Projection d’archives audiovisuelles
  • Présentation de la halle de gymnastique de Bévilard

Samedi 10 septembre à 17h

  • Partie officielle avec des interventions de MM. Jacques-Henri Jufer, maire de Valbirse, Anthony Cuénot, Vice-Président du Parc Naturel Régional du Doubs Horloger et adjoint au maire de la commune d’Orchamps-Vennes, et Pierre Alain Schnegg, Conseiller d’Etat du Canton de Berne et président d’arcjurassien.ch. Apéritif offert par la Commune de Valbirse.

La manifestation est gratuite et ouverte à toutes et à tous!

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