our nos publications print, nous procédons autrement – nous figeons le temps. Nous sélectionnons également les contenus les plus pertinents qui ont pu déjà paraître en ligne, nous les polissons, les limons, les retapons pour leur donner une fluidité d’ensemble dans le cadre d’un dossier. Car nous avons pris le parti pour nos publications physiques de ne pas tenter de jouer au hamster dans sa roue pour relayer frénétiquement ce qui se sait de toute façon déjà.
Non, nous travaillons essentiellement par dossier thématiques pensés bien à l’avance et qui, par le principe même de leur conception, livrent des contenus qui tiendront l’épreuve du temps, de manière exclusive. Imprimer des news qui sont déjà en ligne, remettre le hamster dans sa roue, n’apporterait guère de valeur ajoutée ni de surprises au lecteur – c’est là que prendrait tout son sens l’expression «tourner en rond».
Dans notre dernier numéro, nous avons étendu cette pratique de la curation, que nous apprécions tant, en invitant une vingtaine de personnalités, notamment des passionnés de la nouvelle génération, à pratiquer ce travail de curation dans nos archives, accessibles depuis les années 1930. Une introspection magnifique par des choix qui en disent souvent plus sur eux-mêmes que sur le contenu de l’image ou la page qu’ils ont retenue. Un miroir tendu.
L’horlogerie est peut-être avant tout ce grand travail de curation, d’introspection dans son patrimoine: aucune autre industrie n’a le temps de se connaître elle-même comme l’horlogerie. Et au final, la montre que vous portez, dont vous avez fait la curation, en dit long sur votre volonté de vous extraire de votre condition d’hamster.