e peux parier sans risque que Trump ignore tout de ce qu’est un tourbillon en termes d’horlogerie (pour le reste, c’est un spécialiste). Mais il a suffi de lui souffler que le tourbillon était THE GREATEST HOROLOGICAL PERFORMANCE EVER, pour qu’il en commande 147 à prix cassés!

Quand je dis «à prix cassés», je sais ce que je dis. Je connais l’horloger qui les a faits. Et je connais aussi celui qui les lui a vendus. Mais pour le client captif final, on parle de 100’000 US$ Je vais vous dire quelque chose qu’on me reprochera sans doute. Il y a quelques années, au début de la «folie» des tourbillons, Europa Star avait publié un article de Claude Nicolet, éminent horloger et professeur, qui démontrait scientifiquement l’inutilité du tourbillon dans une montre de poignet: un pur mais respectable exercice de style ! Construire un chronographe intégré est bien plus complexe.

A l’époque, nous avions reçu une volée de bois vert. On tuait la poule aux œufs d’or en train de prendre son envol. Peine perdue, depuis lors, les tourbillons ont proliféré au-delà de toute mesure. Économiquement, ça en valait la peine. Et le storytelling se chargerait de vendre la marchandise.

Un tourbillon, ça «en jette». Ça vous en met plein les mirettes. Exactement ce en quoi Trump excelle. Un tourbillon, c’est « royal ». Mais à chaque Roi son bouffon.

Et à propos de bouffons, je ne résiste pas à vous rapporter cette délicieuse histoire d’un homme qui avait commandé une montre Trump (sans tourbillon car le catalogue est assez vaste) pour l’offrir à sa femme en gage de la solidité de leur MAGA amour. Quelle ne fût pas sa déception quand il découvrit que sur le cadran de sa montre le T avait été oublié et qu’à 12h trônait la belle marque RUMP. Ce qui, dans la langue de Shakespeare signifie le «croupion». Soit le cul de la poule! Heureusement, il ne s’agissait que d’une édition limitée sans tourbillon de la montre «Inauguration First Lady Watch $640 limited-edition».