ous prenons le contre-pied d’une industrie qui adore se jeter des fleurs», s’exclame Pierre Guerrier, ancien de Richemont et co-fondateur d’une nouvelle marque horlogère apparue en 2019, Riskers. Plutôt que de faire une énième réédition baptisée Iconic comme d’autres jeunes pousses sur Kickstarter, la nouvelle marque préfère mettre en avant l’«humanité» de l’horlogerie à travers quelques trajectoires d’illustres inconnus, dont elle se nourrit. «Nous voulons célébrer les gens ordinaires qui font des choses extraordinaires... et pas à un prix extraordinaire!»
«Nous voulons célébrer les gens ordinaires qui font des choses extraordinaires... et pas à un prix extraordinaire!»
- Riskers, Chapter 1
L’équipe derrière Riskers maniait le teaser depuis sa présence à l’espace des Incubateurs du salon de Baselworld, dédié aux nouveaux visages de l’horlogerie. Ses premières créations ont finalement été présentées en novembre. Et on sent toute la jubilation entrepreneuriale d’un groupe de créatifs libérés du carcan actionnarial - «a watch company crated by former Richemont executives», peut-on même lire en en-tête de leur site web...
Chaque montre entend raconte l’histoire d’un ambassadeurs venu «du bas»: pas de stars donc, mais des personnages qui à leur échelle ont pu faire preuve d’héroïsme et surtout pris des risques pour le motif qui les animait (d’où le nom de la marque).
Une campagne de financement en ligne a permis à Riskers de lever un premier round de 100’000 euros et de se faire mieux connaître.
- Albert Roche
- Guillaume d’Aboville
- Troupes de montagne
- Pierre Muller
Une campagne de financement en ligne a permis à Riskers de lever un premier round de 100’000 euros et de se faire mieux connaître. Le premier modèle présenté s’inspire du design des montres que l’on pouvait trouver dans les tranchées de la Première Guerre mondiale. Il suit l’histoire d’Albert Roche, un «poilu» des Chasseurs Alpins présenté comme le «premier soldat de France» par le maréchal Foch au vu du nombre de capture d’ennemis (plus de 1’000 comptabilisées)...
Ce modèle, qui fait office de «prologue» (il a été baptisé Prolog 1) pour les créations de la start-up, se veut «madeleine de Proust pour le temps contemporain», souligne Pierre Guerrier. Pour l’heure, Riskers a dévoilé quatre variations autour de ce premier modèle. Chacune est dédiée à un héros et une partie des revenus est reversée à une oeuvre de bienfaisance - l’association Bleuet de France dans le cadre de la Prolog 1 dédiée à Albert Roche. Ce modèle automatique, qui sera livré en juin 2020, est en vente sur le site de Riskers à 928 euros en pré-commande.
- Riskers, Chapter 1
D’autres modèles rendent hommage à Guillaume d’Aboville, directeur général de l’ONG Enfants du Mékong (Chapter 1, modèle automatique), aux Troupes de montagne (Chapter 2, un modèle quartz à 382 euros) ou encore au docteur Pierre Muller, de l’ONG Douleurs sans frontières (Chapter 3, modèle quartz).
«Nous sommes très fiers de ces quatre premiers modèles, qui racontent des tranches de vie d’hommes et de femmes, souligne Pierre Guerrier. Nous voulons faire des montres qui redonnent le moral quand tout semble sombre, avec un regard positif sur l’homme.»
A l’heure où la montre a perdu son côté purement fonctionnel, la «quête de sens» semble avoir décidément gagné l’industrie horlogère.