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Speake-Marin: la quadrature du cercle

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mars 2022


Speake-Marin: la quadrature du cercle

Peut-on encore innover dans la montre sport-chic en acier, qui domine outrageusement le marché horloger aujourd’hui? Speake-Marin s’essaie à l’exercice avec sa Ripples. En y regardant de plus près, celle-ci se distingue sur plusieurs points. Présentation.

N

é en 1972 avec l’introduction de l’incontournable Royal Oak d’Audemars Piguet, le segment des montres sport-chic avec bracelet intégré a depuis lors conquis tous les poignets. Il représente aujourd’hui une part non négligeable des ventes et attise toutes les convoitises.

Les chiffres exacts sont difficiles à obtenir, mais on évalue à 42,4% la part (en volumes) des montres suisses en acier exportées dans le segment de prix au-delà de CHF 3’000! On comprend l’engouement pour ce type de création.

De fait, pas une année ne passe sans l’introduction de modèles en acier sport-chic par une nouvelle marque, petite ou grande. Les dernières en date sont nombreuses, tant chez les grandes marques que chez les indépendants: Chopard et son Alpine Eagle, Bulgari et son Octo Finissimo, A. Lange & Söhne et son Odysseus, H. Moser & Cie et sa Streamliner, Czapek et son Antarctique, Laurent Ferrier et sa Sport Auto… pour ne citer qu’elles. La concurrence est rude.

On évalue à 42,4% la part (en volumes) des montres suisses en acier exportées dans le segment de prix au-delà de CHF 3’000.

Speake-Marin: la quadrature du cercle

Les marques nouvelles venues se heurtent forcément à la comparaison avec les grands leaders du marché que sont la Royal Oak d’Audemars Piguet et Patek la Nautilus de Philippe. Comment réussir sur ce créneau ultra concurrentiel? Peut-on encore se démarquer et éviter d’être taxé d’énième réédition des modèles du genre?

Références et différences

Speake-Marin se lance dans l’aventure à son tour. Le modèle Ripples ouvre une nouvelle voie pour la plus «British» des marques suisses.

Elle se frotte donc à de sérieux adversaires. Comment se situe-t-elle? À première vue, on pourrait croire à une certaine ressemblance avec une Nautilus. La nouvelle boîte, nommée City, est toute en fluidité et l’alternance des finitions polies et satinées évoque sa prestigieuse aïeule. Mais le jeu de contrastes des finitions est difficile à éviter sur de telles montres.

Speake-Marin: la quadrature du cercle

Cependant, un regard plus acéré permet de découvrir des différences marquantes: la forme de la boîte est plus carrée et le protège-couronne bien présent accentue cette impression. Le cadran est quant à lui très rond et se démarque bien des références du genre. Un rond dans un carré? Bell & Ross a essayé l’expérience… mais nous sommes ici dans un registre beaucoup plus fin. Et malgré les lignes très tirées et graphiques, on est aussi très loin de l’anguleuse Royal Oak quand on les compare côte à côte.

Le modèle Ripples ouvre une nouvelle voie pour la plus «British» des marques suisses.

Speake-Marin: la quadrature du cercle

Caractère propre

C’est en fait sa finesse qui la caractérise le plus justement. La finesse de la lunette en particulier, qui lui donne toute sa personnalité et ouvre son «visage». Le cadran en Côtes de Genève larges aux sommets des vagues aplatis se détaille finement sous la lumière et sa couleur gris anthracite change selon l’angle d’observation. Il y a une vraie légèreté soulignée par les index qui semblent déposés, comme en lévitation. Le côté aérien du cadran marque encore davantage l’agencement typique de Speake-Marin avec sa petite seconde à 1h30 et accroît la présence des aiguilles Big Ben emblématiques.

Speake-Marin: la quadrature du cercle

La finesse est également dans l’épaisseur restreinte du boîtier avec ses 9.2mm et la fluidité du bracelet intégré qui vient épouser le poignet tout en douceur. Le petit détail du premier maillon qui pivote légèrement fait toute la différence. Le bracelet alterne les maillons polis et satinés de manière assez habituelle. Le travail sur les angles magnifiquement polis miroir offre une esthétique très architecturale et un confort parfait. Les marqueurs classiques du genre sont bien là, tout en affirmant une personnalité distincte. C’est bien de quadrature du cercle qu’il s’agit.

C’est en fait sa finesse qui la caractérise le plus justement. La finesse de la lunette en particulier, qui lui donne toute sa personnalité et ouvre son «visage».

Speake-Marin: la quadrature du cercle

Mouvement amélioré

Pour animer cette nouvelle collection, Speake-Marin utilise son mouvement manufacturé automatique à micro-rotor SMA03. La marque lui donne une finition entièrement rhodiée et sablée, ainsi qu’un anglage à la main: il devient ainsi à la fois plus moderne et plus traditionnel. Il se nomme désormais SMA03-T. Il bat toujours à 4Hz et développe une réserve de marche raisonnable de 52 heures.

Speake-Marin: la quadrature du cercle

Avec cette nouvelle collection Ripples, Speake-Marin se lance un grand défi: réussir dans un marché très concurrentiel sur un segment où la critique est aussi vive que prompte. La marque parvient à créer une montre qui se différencie tout en gardant ses traits de personnalité marqués. L’avenir nous dira si cette Ripples touchera la nouvelle clientèle de collectionneurs visée. Elle représente en tout cas une vraie étape dans le développement de la marque et un bel exemple de quadrature du cercle réussie.

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