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SOUS L’ANTARCTIQUE

PANORAMA

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mars 2017


SOUS L'ANTARCTIQUE

«J’ai découvert un jardin tropical sous la banquise. J’étais surpris de retrouver au pôle Sud des tons et des couleurs dans la flore sous-marine qui me rappelaient les Caraïbes! Il y fait froid mais les organismes profitent des conditions stables qui y règnent...»

L

e projet «Gombessa» mené par le biologiste et photographe sous-marin français Laurent Ballesta a déjà donné lieu à trois expéditions majeures. La première l’a mené à la rencontre du coelacanthe, véritable «poisson-fossile», au large de l’Afrique du Sud. La seconde l’a conduit dans l’atoll de Fakarava en Polynésie française, pour y observer l’intrigant rassemblement annuel des mérous camouflage.

Cette fois, l’explorateur a emmené ses objectifs et sa combinaison de plongée thermique sur la base polaire française Dumont d’Urville, en Antarctique, en compagnie du réalisateur et fondateur de Wild Touch Luc Jacquet (La Marche de l’Empereur) et du photographe animalier Vincent Munier. Si le manchot empereur règne en maître solitaire en surface, la vie sous-marine y est incroyablement riche: phoques de Weddel, coraux mous, crustacés, méduses, étoiles de mer. Un festival de couleurs totalement inattendu à ces latitudes.

Après plusieurs jours passés au bord de la banquise, c’est l’heure du grand plongeon pour les bébé manchots empereurs! Ils se lanceront finalement, avec un peu d’hésitation...


Des couleurs qui contrastent fortement avec le blanc immaculé de la glace omniprésente: «Mon idée était notamment de photographier pour la première fois la partie émergée d’un iceberg de 60 mètres de long, en superposant plusieurs prises de vue», précise Laurent Ballesta. Mais les multiples plongées dans les eaux glacées de l’Antarctique, qui auront nécessité une préparation de deux ans pour deux mois et demi sur place, n’ont pas été de tout repos: «Ce sont les plongées les plus dures que j’ai jamais réalisées... On vieillit très vite en nageant en eau glaciale, à -2°C. Il n’était même plus possible de me reconnaître en sortant de l’eau, tant mon visage était marqué par le froid. Ce sont mes orteils qui ont le plus souffert: ils ont mis des mois à s’en remettre!»

Un médecin accompagnait en permanence l’expédition en Terre Adélie: «Si l’on reste plus de trois quarts d’heure dans cette eau, cela devient vraiment risqué.» Le risque en valait néanmoins la chandelle: «Nous avons effectué les plongées les plus profondes et les plus longues jamais réalisées sous les pôles. Nous sommes descendus à 70 mètres: nous aurions pu et voulu descendre plus bas mais nous n’avons pas obtenu d’autorisation du gouvernement pour le faire... Cela nous a néanmoins permis de découvrir déjà de nouvelles espèces de faune et de flore jusque-là non répertoriées.»

L’expédition, qui visait aussi à mesurer l’impact du bouleversement climatique sur les régions polaires, a résulté en un film documentaire Antarctica, sur les traces de l’empereur sur Arte, ainsi qu’un livre, Adélie, Terre & Mer. Sans oublier, bien sûr, le documentaire L’Empereur de Luc Jacquet. A cette occasion, Blancpain présente sa nouvelle montre Fifty Fathoms Bathyscaphe Chronograph Flyback Blancpain Ocean Commitment II (BOC II), dont une partie du produit sera reversée à des projets scientifiques. Les ventes du premier modèle avaient déjà permis de soutenir le projet Gombessa de Laurent Ballesta à hauteur de 250’000 euros, via le programme Ocean Commitment (www.blancpain-ocean-commitment.com). Le plongeur et biologiste peut ainsi poursuivre son observation du comportement des requins gris de récif en Polynésie française.