n 2020, parallèlement à la reconnaissance acquise par les savoir-faire en mécanique horlogère et mécanique d’art auprès de l’UNESCO, six photographes ont été mandatés par le Musée du Temps et le Musée international d’horlogerie pour réaliser une série de clichés sur le thème «Transmission, l’immatériel photographié». Parmi eux se trouvait Marie Hudelot, née en 1981 et elle-même installée à Besançon.
- Marie Hudelot
Son travail, à la rencontre de professionnels et passionnés d’horlogerie de l’Arc jurassien, a abouti à la série baptisée «Tempologie», dans laquelle elle interprète ces personnages rencontrés sous forme de créations mécaniques fantastiques.
- René
- Micaela
- Ryma
«A la manière d’une reporter, je me suis imprégnée de l’univers tant personnel que professionnel des personnes rencontrées pour chercher l’inspiration à mon tour, explique la photographe. J’ai écouté leurs histoires et ils m’ont chacun donné à voir ce qu’ils fabriquaient, qu’ils soient horloger, collectionneur, antiquaire, restaurateur, émailleur, cadranier, formateur, étudiant mais aussi touche-à-tout, bricoleur, ingénieur et surtout amoureux d’horlogerie et désireux de le faire savoir.»
Cette série de 15 «totems» forme une grand famille horlogère franco-suisse, que les personnes soient nommés par leur prénom ou surnom (le Montagnard, la Demoiselle, l’Apprenti, le Collectionneur, le Bling Bling). «J’ai écouté leurs histoires puis je suis repartie en atelier avec des bribes de souvenirs, des images et des petits trésors», poursuit Marie Hudelot.
- Jean-Marc
- John-Mikael
- Le Montagnard
Dans son travail, la photographe aime susciter de nouveaux points de vue et expériences visuelles et s’amuse à revisiter les codes de représentation par l’emploi du détournement d’objets et d’accessoires. Ses explorations et immersions auprès de détenteurs de savoir-faire horlogers lui ont permis de voyager dans le temps, à travers époques et générations, pour forger un cabinet de curiosités d’un nouveau genre et partager une typologie folklorique horlogère un peu fantaisiste et imaginaire, où la photographie devient le vecteur d’une transmission technique mais aussi d’une histoire individuelle, familiale et collective.
«J’ai visité des manufactures, des petits bureaux, des bouts de maison et d’immenses ateliers et tous m’ont captivée et fait rêver dans leur part de mystère, de légendes mais aussi de connaissances et de passion horlogère. Je me suis ouverte à un monde qui m’était quasi inconnu en dehors de quelques a priori et j’ai collecté une multitude de données, d’anecdotes et de petites histoires», explique Marie Hudelot.
- Laurence
- Louis
- Carole
Certains de ces accessoires ont été chinés lors de ses voyages transfrontaliers et d’autres font partie de matériaux horlogers offerts à la photographe au gré des rencontres et entrevues. «Puis je les ai désassemblés et ré-assemblés, customisés, agrémentés de pampilles, cotillons, paillettes, peinture et tissu pour susciter de nouveaux points de vue et expériences visuelles avec ces matériaux tantôt nobles ou désuets. Mes créations totémiques réinterprètent la forme du masque et du fétiche. Je puise dans l’iconologie, dans mes racines familiales, la publicité, la mode, le folklore, les performances, l’univers clownesque et carnavalesque.»
Et de conclure: «J’aime introduire de l’humour et du second degré tant dans les mises en scène, personnages ou figures auxquelles je me réfère que dans l’emploi d’objets anciens ou modernes collectés. Mes créations photographiques prennent alors la forme de portraits que j’envisage comme une expérience de l’altérité.»
- Philippe
- Xavier