L’un, Stepan, horloger, aime les lunes pleines de l’au-delà du cercle polaire.
L’autre, Aki, cinéaste, aime le visage d’une vendeuse d’allumettes.
Tous deux ont l’humour grinçant des Finlandais.
- Nos deux Finlandais préférés: Aki Kaurismaki et Stepan Sarpaneva (avec chapeau Corona)
Que Stepan Sarpaneva partage par ailleurs avec Max Büsser.
Les films d’Aki Kaurismäki (voir note ci-dessous) ont une saveur très rare et très particulière: une humanité débordante et déchirante dans un cadre glacial, géométrique et burlesque. On peut dire de même de l’horlogerie si particulière de Stepan Sarpaneva. «Tout le monde, ici en Finlande, flotte avec un air d’aristocratique mélancolie, une forme d’indécision, comme si on ne savait pas si on était de nature heureuse ou triste», déclare l’horloger qui a fait de ses lunes mélancoliques sa signature. Et semblable est le cinéma d’Aki, mélancolique, nostalgique, drôle et poignant.
Les Lunes les plus enchanteresses de l’horlogerie
Le monde de Stepan Sarpaneva est proche des contes de l’enfance, des forêts nordiques, des nuits boréales. Réalisant que ses cadrans en forme de grilles suggéraient la forêt, ou un ciel de nuit un peu couvert, il s’est dit qu’en «mettant une grosse lune sous la grille du cadran, ça donnerait peut-être l’impression de la voir dans ses différentes phases comme à travers les branches d’un forêt dans la nuit...» A ses Lunes, il donne un visage énigmatique, à demi souriant, à demi grimaçant qui est devenu sa marque de fabrique. Selon lui, l’expression de sa Lune «est la même que celle des gens d’ici».
Seconde collaboration avec MB&F
En 2012, MB&F et Stepan Sarpaneva ont collaboré pour la première fois et présenté la MoonMachine, basée sur la HM3 Frog. Cette année, ils ont récidivé avec la MoonMachine 2, une première mondiale horlogère car c’est la toute première phase de lune projetée. Oui, projetée. Comme au cinéma (mais avec d’autres moyens).
«La projection est effectuée par un prisme optique qui renvoie l’affichage à plat des heures, des minutes et des lunes à la perpendiculaire du moteur. Le prisme est taillé de telle sorte que les chiffres des heures et des minutes sont agrandis de 20% et donc plus lisibles. Ce n’est cependant pas le cas pour l’affichage de la phase de lune qui pourrait être déformée par un agrandissement», explique MB&F qui précise que dans la MoonMachine 2, il y a trois représentations de la lune.
«Deux de ses lunes sont montées sur un disque qui leur permet d’indiquer les phases en passant tour à tour sous une bague de type «Korona» — autre signature de Stepan Sarpaneva — alors que la troisième est montée sur le rotor. Elles sont toutes en or et terminées à la main, un incroyable défi compte tenu de leurs tailles. Les deux petites lunes du disque mesurent en effet 4,5 mm de diamètre et 0,35 mm d’épaisseur, celle du rotor 8,5 mm x 0,45 mm. Comme le processus de finition à la main est extrêmement délicat et le taux d’échec très élevé, chaque lune aboutie résulte de multiples tentatives.»
La MoonMachine 2 est disponible en trois éditions limitées à 12 exemplaires — une en titane avec lunes en or blanc et ciel bleu clair, une en titane noirci avec lunes en or blancet ciel bleu foncé et une en or rose et titane avec lunes en or rose et ciel anthracite.