ous avez une grande offre dans la montre de sport. Cet univers évoque aujourd’hui instinctivement la montre connectée. Quelle est votre approche face à l’arrivée des smartwatches, désormais bien implantées dans le secteur?
Avec un objet qui se rapproche d’un téléphone ou d’une tablette électronique, vous ne créerez jamais la même relation émotionnelle qu’avec une montre. Aujourd’hui, notre métier n’est pas de produire une montre qui donne simplement l’heure. Une «vraie» montre rappelle des moments. Les horlogers habillent le temps avec de beaux matériaux et des valeurs! Je crois justement que l’omniprésence d’internet, des réseaux sociaux et de la connexion renforce cette mission de l’horlogerie.
Si ce n’est sur la connexion en particulier, sur quels points entendez-vous dans ce cas innover?
Dès 1999, Tissot a lancé un premier modèle tactile. Et l’an prochain nous fêterons les 20 ans de la T-Touch avec des nouveautés technologiques. Mais encore une fois, nous aimerions sortir un produit qui reste une montre, qui ne doit pas se recharger tous les jours. Le vrai handicap, avec les produits électroniques, est qu’on est devenu beaucoup trop tributaire de la technologie. Une véritable montre ne s’arrête pas, elle fonctionne 24/24h quelles que soient les conditions et les températures. Une Tissot ne se repose jamais!
Peut-on aujourd’hui acheter des Tissot en ligne partout dans le monde?
Dans tous les marchés majeurs en tout cas. Tissot a été précurseur sur le e-commerce. Avec une distribution de plus de quatre millions de montres par an, nous devons être présents partout. Or, certains pays ont des territoires énormes, les détaillants ne peuvent tout couvrir – même si nous comptons quelque 13’000 points de vente physiques! Deux éléments guident nos ventes en ligne. D’une part, nous proposons tout au prix public suggéré et n’offrons pas de rabais qui pourraient pénaliser nos partenaires. D’autre part, un site de e-commerce permet d’offrir l’ensemble de notre catalogue, dont des modèles qui ne sont pas forcément présents dans l’assortiment de nos détaillants. Un autre point important est la lutte contre la contrefaçon: un site officiel donne une garantie aux acheteurs.
«On est devenu beaucoup trop tributaire de la technologie. Une véritable montre ne s’arrête pas, elle fonctionne 24/24h.»
Quelle est votre stratégie numérique en Chine?
Nous travaillons déjà avec Tmall en Chine où nous avons un flagship... L’Asie reste bien sûr le marché dominant pour nous!
Quelle est la situation sur les autres marchés?
L’Europe présente malheureusement toujours des difficultés, notamment la France, l’Allemagne et l’Italie. Le Royaume-Uni et l’Espagne s’en sortent mieux. Aux Etats-Unis, les signaux sont très positifs, car notre partenariat avec la NBA nous y a donné une très forte caisse de résonnance. Nous sommes partenaires de toutes les équipes NBA et avons un partenariat approfondi avec neuf d’entre elles.
Justement, comment choisissez-vous vos ambassadeurs?
Tissot est la marque horlogère suisse sportive et innovante par définition. Nous misons donc en particulier sur de jeunes talents émérites. L’été passé, trois nouveaux ambassadeurs suisses nous ont rejoints: Jolanda Neff, championne du monde de VTT cross-country, Remo Käser, jeune lutteur bernois de 21 ans, et le pilote de moto Randy Krummenacher. Chaque ambassadeur doit être en parfaite harmonie avec le pays qu’il représente. Et il doit être conscient de son histoire. Nous y sommes sensibles, car nous sommes une marque de longue tradition, avec nos 165 ans: nous avons présenté la première montre antimagnétique dans les années 1930, la première montre à 24 fuseaux horaires dans les années 1950, la première montre connectée il y a 19 ans...
Si vous deviez retenir une nouveauté Tissot de cette année…
Ce serait la Tissot Chrono XL, un modèle de 2017 que nous avons introduit en acier cette année, avec succès!