Archives & patrimoine


Regarder en arrière pour mieux aller de l’avant

ÉDITORIAL

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juillet 2022


Regarder en arrière pour mieux aller de l'avant

La numérisation des archives non seulement les extrait de l’oubli mais elle leur donne une nouvelle vie en permettant, grâce à l’intelligence artificielle, d’aller y fouiller partout, de plonger instantanément jusque dans les moindres recoins et de les restituer en pleine lumière, de les diffuser, de les partager sans frontières. C’est de cette expérience et de ce constat qu’est née une nouvelle ambition: The Watch Library.

L

es archives sont à l’historien ce que les ruines et les tessons de poterie sont à l’archéologue. Autant de preuves que «ça a bien existé». Non seulement les archives dévoilent dates et faits mais elles nous renseignent aussi sur la façon dont les contemporains d’un événement l’ont vécu. Elles reflètent les us et coutumes. Elles témoignent des façons de parler, de raconter, de vivre.

Bref, en fouillant dans les rayonnages des archives, c’est toute une époque que l’on ressort et à laquelle on redonne vie. Leur numérisation non seulement les extrait de l’oubli mais leur archivage numérique – aidé de l’intelligence artificielle – permet d’aller y fouiller partout, de plonger instantanément jusque dans les moindres recoins et de les restituer en pleine lumière, de les diffuser, de les partager sans frontières.

Ce serait vain si elles n’avaient pas beaucoup à nous apprendre sur nous-mêmes. L’histoire se répète, tourne parfois en boucle, bégaie souvent, alterne drame et comédie. Le miroir est toujours déformant mais miroir il y a, reflet un peu trouble sur lequel nous pencher et y reconnaître certains de nos traits. Mais les archives peuvent aussi mentir, feindre de raconter la vérité, être détournées. Les gouvernements comme les entreprises aiment faire et refaire l’histoire, l’enjoliver, en dissimuler certains pans un peu sombres, s’approprier des succès, taire des défaites.

Non seulement les archives dévoilent dates et faits mais elles nous renseignent aussi sur la façon dont les contemporains d’un événement l’ont vécu.

Pour approcher la réalité de ce qui s’est réellement passé, il faut croiser les sources, vérifier une archive à l’aide d’une autre. Si on se limite à aller puiser ses renseignements sur Google, on risque fort de se faire leurrer. Ou de ne plus savoir que penser. Numériser nos propres archives, soit 95 ans de publications diverses mais toutes ayant trait à l’horlogerie, nous a appris beaucoup. Mais, malgré nos centaines de milliers de pages dans lesquelles naviguer, nous ne nous abreuvons qu’à une seule source, la nôtre. Or il en existe des centaines d’autres, des milliers peut-être.

C’est de cette expérience et de ce constat qu’est née une nouvelle ambition: The Watch Library. L’enjeu est de taille, qui consiste à réunir sur une seule et même plateforme la masse la plus considérable possible (on parle en millions de pages) de documents, d’écrits, d’images fixes et animées, de témoignages, de rapports, de chiffres... une mine inépuisable de data dans laquelle aller creuser, chercher, fouiller... et trouver des pépites.

The Watch Library (TWL) est une Fondation d’utilité publique qui vient d’être reconnue officiellement comme telle, d’ores et déjà soutenue par d’importants acteurs, lancée après trois ans de réflexion, de recherches et de contacts. Europa Star en est l’initiateur mais TWL ne lui appartient pas. Pleinement indépendante, à but non lucratif, elle appartient à vous tous, que le futur de l’horlogerie interpelle et donc que son passé intéresse.

Europa Star en est l’initiateur mais The Watch Library ne lui appartient pas. Pleinement indépendante, à but non lucratif, elle appartient à vous tous!