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Des Français ou des Anglais, qui ont tiré les premiers?

PORTRAITS

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septembre 2025


Des Français ou des Anglais, qui ont tiré les premiers?

Au Siècle des Lumières, un foisonnement créatif extraordinaire ente France et Angleterre pose les principes d’une horlogerie mécanique «classique», célébrée aujourd’hui encore. Durant ce siècle prolifique ont été inventés tous les systèmes horlogers classiques encore aujourd’hui d’actualité.

F

rance ou Angleterre? Si l’historiographie d’antan a souvent tendu à faire s’opposer les horlogers des grandes nations de l’époque, il apparait en fait à l’étude de leur biographie qu’ils se connaissaient pratiquement tous, partageaient de nombreuses valeurs, en quête d’une même précision, et échangeaient au-delà des divisions nationales. Loin des clichés, ces horlogers étaient bien souvent davantage en compétition avec leurs propres compatriotes qu’avec les horlogers étrangers!

Entre rivalités et jalousies mais aussi générosité et partage de savoir, cette effusion fera passer l’horlogerie dans une nouvelle dimension, à la conquête du monde. Et comme le veut l’éditorial de notre dernier numéro, personne n’a vraiment tiré en premier: par ce jeu de concurrence et d’alliances, ils sont conjointement les pionniers de l’horlogerie moderne, aux développements toujours pertinents de nos jours – mais qu’il ne faut pas hésiter à défier aujourd’hui pour les surpasser, comme eux ont su le faire en leur temps! Retour sur cette période-clé qui a aussi défini la figure du grand «maître horloger».


THOMAS TOMPION (1639-1713): osez le cylindre pour tourner rond

On parle assez rarement de cet horloger anglais et c’est dommage car, comme nombre de ses confrères insulaires, il apporta bien des développements au métier. On dit de lui qu’il aurait été l’un des premiers à proposer des montres équipées de spiraux après l’invention de Huygens en 1675. Cet homme qui avait compris avant la lettre l’importance de répartir le travail en fonction des compétences de ses ouvriers fut sans doute le premier à numéroter les 650 créations qu’il fabriqua durant sa carrière.

Thomas Tompion
Thomas Tompion

II aurait également mis au point l’échappement dit en «auge de cochon» en 1695, aussi connu sous le nom d’échappement à cylindre, que son neveu George Graham aurait encore amélioré et que John Arnold comme Abraham-Louis Breguet employèrent largement avant de se tourner vers des échappements dotés de meilleurs rendements chronométriques. Le physicien Robert Hooke fut d’un grand soutien comme ami et associé de Thomas Tompion à qui il ouvrit les portes du patronage royal. Il lui donna accès à ses inventions afin qu’il réalise des prototypes de montres utilisant les différentes variantes de ressorts de son invention destinées à entretenir les oscillations du balancier (préfiguration du spiral dont il demandera la paternité).

Plusieurs types de groupes de régulation ont été expérimentés, y compris avec doubles balanciers engrenés ensemble afin d’éliminer les erreurs de mouvement. L’un d’eux fut réalisé pour le roi Charles 1er et porte la signature «Robert Hooke invent. 1658. T. Tompion fecit, 1675». Très impliqué, Thomas Tompion, qui était installé à Londres, à Fleet Street dès 1671, aida Edmond Halley (1656-1742) pour la réalisation de ses instruments astronomiques comme le fit par la suite George Graham pour d’autres astronomes ou pour lui-même.

Apports notables

  • La répartition des tâches en fonction des compétences des ouvriers et apprentis.
  • Des études sur les spiraux avec Hooke et la première application du spiral de Huygens.
  • La numérotation individuelle.
  • Les bases de l’échappement à cylindre.
  • Une première approche de l’échappement à ancre à recul pour pendule.

GEORGE GRAHAM (1664-1751): un honnête génie multi-compétent

Modèle de bonté, de science et de modestie, George Graham est né dans les environs de Carlise (Cumberland) en Angleterre. Le jeune garçon dont on dit qu’il naquit dans une famille de quakers fut repéré par le clergé paroissial car il devait très tôt montrer des signes d’une intelligence supérieure et une visible prédisposition pour les travaux manuels. Orienté vers le métier d’horloger en plein essor, en raison de la révolution entraînée par l’invention du spiral en 1675, il devait quitter sa famille à 13 ans (1688) pour Londres et y apprendre les rudiments du métier chez Henri Aske.

George Graham
George Graham

Il y passa ses sept années d’apprentissage tout en se formant aux mathématiques, à la géométrie et l’algèbre. Sa réputation d’horloger curieux et travailleur devait lui permettre de rejoindre l’atelier de Thomas Tompion en 1695, dont il finit par épouser en 1704 la nièce (la fille de James Tompion, le frère de son maître). Héritier d’une partie de ses biens à sa mort en 1713, il tint boutique à l’adresse du dit Mr Tompion «au signe du cadran et trois couronnes» au coin de la rue Water Lane dans Fleet Street, Londres.

Dès 1714, Graham équipait ses montres de rubis à l’échappement. On lit aussi qu’il serait l’inventeur de la sourdine pour les montres à sonnerie. De la même façon, on lui attribue l’invention en 1715 de l’échappement pour pendules qui, en français, porte son nom et qui, en anglais, s’appelle le «dead beat escapement». Selon les dernières études, il aurait amélioré celui proposé par son mentor Thomas Tompion (amélioration de la denture de la roue d’échappement et des angles des palettes de l’ancre pour éviter le léger recul) que lui-même avait retravaillé en 1676 à partir des travaux réalisés en 1675 par l’astronome anglais Richard Towneley.

Puis en 1720, il déménagea pour une nouvelle boutique «au cadran et une couronne» située un peu plus près de Fleet Bridge. C’est dans ce lieu qu’il devait, plus tard présenter la pendule H1 de John Harrison. En 1722, il fut reçu maître à part entière. En 1725, à l’expiration du brevet de Booth, Houghton et Tompion sur l’échappement à cylindre, il le modifia en profondeur pour lui donner sa forme presque actuelle. Contrairement à beaucoup de ses contemporains, il ne chercha pas à protéger ses découvertes et alla même jusqu’à partager ses découvertes avec des horlogers du continent, comme Julien Le Roy, à qui il envoya une pièce de sa construction équipée d’un échappement à cylindre en 1728.

Entre 1715 et 1726, il mit au point des systèmes de compensation au mercure. En 1722, il fut reçu maître à la corporation des horlogers londoniens. Dans la foulée, il créa une montre dotée d’une aiguille de secondes indépendante – une première permettant d’améliorer la précision de lecture. Véritable touche-à-tout et doué de ses mains, il produisit nombre d’instruments scientifiques de premier ordre et découvrit la variation diurne du champ magnétique terrestre vers 1723, puisqu’il s’intéressait à ces éléments en tant que fabricant apprécié pour ses compas de précision.

De 1730 à 1738, ce maître attentif aux talents prit Thomas Mudge comme apprenti. Ce même horloger appliqua à la montre les évolutions de l’échappement retravaillé par son maître. La même année de l’arrivée de son élève, il rencontra John Harrison qui lui présenta son projet de pendule de marine. Convaincu par ses connaissances que cet autodidacte était sur la bonne voie, il l’aida en lui prêtant 200 livres sterling afin qu’il continue ses recherches. En ces temps âpres, la somme était d’importance et la plupart des autres horlogers lui auraient volé son travail pour s’attribuer la paternité de l’invention. Ce ne fut pas le cas de cet homme apprécié pour sa probité. Généreux et attentif à la propagation des bonnes idées, il alla même jusqu’à présenter la première pendule marine de Harrison (H1) dans sa boutique pour lui faire de la publicité.

George Graham fut également un astronome et un physicien reconnu. Cet homme célébré pour son savoir et les apports qu’il fit à la science et à son pays, mourut le 20 novembre 1751 dans sa maison de Fleet Street à Londres. Il fut enterré dans l’abbaye de Westminster aux côtés de son mentor Thomas Tompion.

Apports notables

  • Mise au point d’une montre à aiguille de secondes indépendante.
  • Amélioration de la version du «dead beat escapement » mis au point par son maître et mentor Thomas Tompion qui l’avait lui-même emprunté et amélioré d’une étude menée par l’astronome anglais Richard Towneley.
  • Mise au point d’un balancier au mercure pour horloges permettant des compensations fines et par conséquent d’améliorer la précision chronométrique des régulateurs de précision.
  • De nombreux instruments astronomiques dont un mécanisme permettant de mesurer des fractions de temps en interrompant le déplacement du balancier. Cet outil original est généralement considéré comme l’ancêtre du chronographe.
  • Le don de 200 livres qu’il fit à l’autodidacte horloger John Harrison permit à ce dernier de terminer H1, la première horloge marine. Par ce geste désintéressé prouvant qu’il avait saisi que l’homme avait trouvé la bonne solution à l’épineux problème du calcul de la longitude, il a offert aux navires de la marine britannique de partir avant les autres à la conquête des océans et donc de prendre l’avantage sur la France.

JOHN HARRISON (1693-1776): ouvrir la voie de la précision

Né à Foulby, dans le Yorkshire, il est l’ainé des cinq enfants d’un menuisier. Brillant et instruit, il entreprend en parallèle de son métier d’ébéniste de construire des horloges qu’il réalise en bois, matériau qu’il connaît parfaitement et qui se trouve être moins coûteux que l’acier et le laiton d’horlogerie. Jusqu’en 1730, il se consacre ponctuellement avec son frère à la réalisation d’horloges en bois, qui se révèlent d’une incroyable précision pour leur époque.

John Harrison
John Harrison

Puis, après avoir lu l’ouvrage de l’horloger anglais Henry Sully édité en 1726 consacré à une horloge marine, il se penche sur la faisabilité d’en construire une de ses mains. En 1730, il en fait les plans qu’il présente à George Graham. Ce dernier, qui n’avait pas manqué de s’intéresser à la chronométrie, mesura à quel point cet autodidacte était sur la bonne voie et entreprit de l’aider financièrement pour la réalisation de sa première machine qui prendra le nom de H1.

En 1736, le Bureau des Longitudes accorde une bourse à son créateur afin qu’il commence à construire une autre machine. En 1741, il présenta la H2 puis s’attela à fabriquer la H3. Après avoir vu une montre de grande précision réalisée par Thomas Mudge – le successeur de George Graham – John Harrison se penche sur le modèle H4 qui est conçu durant six années à la façon d’un garde-temps de poche de grande taille (13,2 cm de diamètre). Son échappement à roue de rencontre avec palettes en diamants s’est révélé d’une incroyable précision.

John Harrison H1 Marine, 1735
John Harrison H1 Marine, 1735

Seulement, la pièce se révèle pratiquement impossible à reproduire (seul Larcum Kendall qui fut apprenti chez John Jefferys y parviendra en créant la K1 qui partira en voyage avec le capitaine Cook). Harrison eut durant toute sa carrière d’horloger chronométrier le Révérend Nevil Maskelyne comme contradicteur. Responsable du Board of Longitude, celui-ci était l’inventeur des tables lunaires, une méthode astronomique permettant également de mesurer la longitude.

Le seul et vrai reproche que fit Maskelyne à Harrison est ne n’avoir jamais été en mesure de créer un instrument de mesure du temps qui soit aisément reproductible à une époque où il devenait impérieux pour la marine britannique de disposer d’instruments de bord fiables et précis pour faire face à la Guerre d’Indépendance américaine qui se profilait à l’horizon.

Ce même homme deviendra un proche de John Arnold car ce dernier réussit là où Harrison, bien que talentueux et ayant ouvert la voie, achoppa. Pour la petite histoire, John Harrison toucha le prix de 20’000 livres sterling, mais de façon fractionnée durant sa longue carrière. A ce jour, quatre des cinq instruments de mesure du temps qu’il fit sont visibles à Greenwich.

Apports notables

  • Le grid: la compensation thermique bimétallique (acier-laiton) des balanciers d’horloges adaptée ensuite à ses créations.
  • La démonstration qu’il était possible de mesurer la longitude à l’aide d’une horloge en mer (cela avait été déjà théorisé de longue date).

THOMAS MUDGE (1715-1794): horloger visionnaire

Cet horloger est célèbre pour avoir inventé l’échappement qui équipe l’essentiel des montres mécaniques d’aujourd’hui. Né dans une famille aisée et cultivée à Exeter en Angleterre, le jeune Thomas, chez qui on sent des prédispositions pour le métier d’horloger alors considéré comme une profession d’avenir, est envoyé à Londres à l’âge de 14 ans. Sans doute influent, son père parvient à le confier à George Graham, alors un maître horloger et astronome en pleine ascension.

Thomas Mudge
Thomas Mudge

Reçu en 1738 comme horloger qualifié à la Worshipful Company of Clockmakers, il débuta sa carrière solo en 1751, au décès de Graham, en réalisant des montres compliquées avec ou sans répétitions pour de prestigieux clients. Doué, il sut en 1755 projeter à la montre de poche un échappement qu’il avait découvert chez Graham, alors que ce dernier apportait des améliorations au groupe de régulation pour pendule qui porte aujourd’hui son nom, mais dont l’ébauche avait été imaginée par Thomas Tompion, son propre maître.

L’invention, baptisée ancre détachée, était le premier échappement libre connu et devait se révéler promis à un bel avenir près d’un siècle plus tard. Réputé et apprécié, il devait produire de nombreuses montres et instruments de mesure du temps pour de riches clients. Sentant le potentiel de ses œuvres, il se prit de soumettre une montre marine au Board of Longitude en 1770.

Échappement à ancre détaché pour la montre de poche offerte à la reine Charlotte, épouse de George III.
Échappement à ancre détaché pour la montre de poche offerte à la reine Charlotte, épouse de George III.

Le révérend Nevil Maskelyne, Astronome Royal en place au Board of Longitude, reprocha à ses œuvres de manquer de précision et d’être trop complexes pour être reproduites. Celui-ci fut assurément partial pour deux raisons: en premier, il entendait promouvoir la méthode astronomique dite «des lunaires» mise au point par ses soins pour calculer la longitude en mer. En second, il tenta probablement de favoriser John Arnold avec qui il noua très tôt des liens étroits et qui proposait la même année quatre instruments de qualité dotés, eux aussi, d’un échappement innovant.

Justice fut rendue à Thomas Mudge en 1792 quand le Parlement britannique lui accorda une compensation financière pour les efforts fournis dans la course à la longitude. Il devait disparaître deux ans plus tard et son fils, malgré la notoriété de son père, ne parvint pas à tenir la maison à flot, tant la concurrence était alors forte en Angleterre.

Aussi étrange que cela paraisse, cet échappement dont l’horlogerie mécanique ne saurait se passer (bien que de plus en plus de marques proposent de nouvelles options) mit du temps à s’imposer pour les produits grand public. Il fallut attendre le début du 19ème siècle pour le voir entrer en concurrence avec la détente (une montre à ancre détaché démarre seule sans assistance) et le milieu du 19ème siècle pour voir cet échappement se généraliser dans les pièces horlogères de qualité.

Apports notables

  • L’invention de l’ancre détaché, un échappement libre concurrent de la détente pivotée ou à de la détente à ressort. Ce composant s’est finalement révélé plus simple à produire en quantité et permit d’améliorer sensiblement la précision des montres de poche en étant équipées.

PIERRE LE ROY (1717-1785): la filière chronométrique française à l’initiative

On retient des Anglais qu’ils furent les «premiers» à réaliser des chronomètres de marine. En réalité, l’initiative pour parvenir à un résultat convenable avec un instrument susceptible d’être reproduit sans trop de difficulté revient à un horloger français du nom de Pierre Le Roy.

Fils de Julien Le Roy, lui-même horloger renommé, cet artisan à la plume alerte et au talent de mécanicien indéniable va faire une belle carrière, être précurseur dans bien des domaines techniques, mais souffrira d’avoir en face de lui Ferdinand Berthoud, un concurrent lui aussi brillant, mais déterminé à briller et surtout infiniment plus politique.

Petite Ronde avec lames de compensation réglables sur l'arrière.
Petite Ronde avec lames de compensation réglables sur l’arrière.

En 1748, il mit au point ce que l’on considère comme le premier échappement libre de l’histoire (toutefois Pierre Le Roy, tout honnête qu’il est, indique dans le mémoire «Les Etrennes chronométriques» qu’il aurait vu chez Dutrertre un échappement développé sur les mêmes principes). Les spécialistes bataillent pour le classer tantôt comme un prototype d’ancre ou comme une sorte de détente pivotée. Doué comme l’était son père dont il reprend l’atelier en 1759, il s’est très tôt spécialisé dans les instruments à complications et dans pièces destinées à permettre le calcul de la longitude en mer.

Le Roy intègre cet échappement original, qui n’est ni vraiment une ancre ni vraiment une détente, au chronomètre de marine livré en 1763. Très précis, celui-ci comprend de nombreuses autres innovations comme une compensation thermique avancée et des rouleaux, sortes de proto-roulements à billes destinés à limiter la friction de l’axe de balancier en l’absence de pivot roulant dans des rubis. En 1766, il présente à Louis XV son mémoire sur «La meilleure manière de mesurer le temps en mer». 

Mécanisme d'échappement Le Roy
Mécanisme d’échappement Le Roy

Mais si ses instruments se révélèrent d’une grande précision, aucun des systèmes développés par ses soins ne seront retenus, car ils étaient difficiles à reproduire et à intégrer dans un mécanisme de petite taille. Fondateurs, ses travaux furent reconnus par l’Académie des Sciences en 1769 et il toucha un prix pour ses apports à la chronométrie de marine. Visionnaire et méthodique, son travail de grande qualité fut souvent éclipsé par ceux de son concurrent Ferdinand Berthoud, qui obtint le titre d’horloger de la Marine tant convoité par Le Roy qui mourut dans la banlieue de Paris en 1785.

Apports notables

  • Une approche rationnelle de la chronométrie et une bonne analyse des points à traiter pour obtenir un instrument de qualité.
  • Un échappement en avance sur son temps qui se situe entre l’ancre et la détente.
  • Le travail sur l’isochronisme des spiraux.

JEAN-ANTOINE LEPINE (1720-1814): faire de la finesse un nouveau paradigme

Lépine naquit à Challex, dans le pays de Gex (département français de l’Ain) et fit son apprentissage chez Decroze, fabricant de montres à Saconnex-en-Genevois. A 24 ans, il vint à Paris et entra comme ouvrier chez André-Charles Caron (1697-1775), horloger du Roy et le père de celui qui allait devenir Beaumarchais. En 1756, Lépine épouse Madeleine-Françoise Caron, la fille de son patron, et devient son associé dans son établissement, rue Saint Denis (Place saint Eustache) à Paris. Reçu maître le 12 mars 1762, il devint ensuite horloger du Roy en 1766.

Lépine Calibre IV
Lépine Calibre IV

De 1772 à 1779 il travailla place Dauphine et Quai de l’horloge, comme, les Le Roy, Ferdinand et Louis Berthoud, mais également Abraham-Louis Breguet que cet horloger a, selon toute vraisemblance, pris en apprentissage. Ami de Voltaire, il le rejoignit durant 18 mois lorsque ce dernier s’installa à Ferney pour y monter une manufacture horlogère qui devait employer jusqu’à 600 horlogers et petites mains. Il s’y rendit pour former des techniciens, mais aussi pour y faire fabriquer ses ébauches par une main d’œuvre moins coûteuse que celle parisienne.

Très impliqué sur place, Lépine y envoya son fils en apprentissage en 1776 et y fit fabriquer pour 90’000 livres de mouvements en 1784, montant extravaguant pour l’époque. En 1788, George Washington, le premier Président des jeunes Etats-Unis fit l’acquisition de deux montres auprès de Lépine qui était alors considéré dans Paris comme la référence horlogère du moment. Il faut dire que l’horloger a été prolixe en inventions, dont un certain nombre nous manquent faute de documents et de brevets que les maîtres français ne pouvaient pas déposer avant 1791. On retiendra tout de même qu’il mit au point une nouvelle quadrature de montre à répétition mais surtout le calibre moderne et éponyme (le calibre Lépine) que tous les horlogers ont rapidement adopté tant il apportait d’avantages.

Plus fin et plus facile à assembler, il permettait l’intégration d’échappements (Cylindre, Duplex, Virgule, double Virgule) ne nécessitant pas l’emploi du coûteux organe dit à chaîne-fusée nécessaire pour réguler les tensions lorsque l’échappement est à roue de rencontre. Lépine pourrait également être le vrai inventeur de l’échappement à Virgule pour lequel le fils de son associé Caron (Beaumarchais) et Jean-André Lepaute ont revendiqué conjointement l’invention. On le sait peu, mais il mit également au point un remontage du mouvement sans clé original et pratique. Il suffisait de presser plusieurs fois sur la tige de pendant de ses garde-temps comme on le faisait alors pour actionner les répétitions des montres à sonneries.

La première biographie de ce maître a été réalisée par l’abbé Lépine de sa famille, vicaire général de l’évêché de Gap et elle fut retranscrite dans le Journal Suisse d’Horlogerie du 8 février 1879. On retiendra de ce maître malheureusement souvent dans l’ombre d’autres brillants horlogers qu’il devait disparaître le 31 mai 1814 à l’âge avancé pour l’époque de 94 ans. Lorsque Adolphe Chapiro réalisa en 1988 une monographie sur cet horloger, l’auteur indiquait que l’artiste avait fabriqué 6’000 montres et plus de 300 pendules durant sa carrière!

Apports notables

  • Mise au point du calibre dit Lépine, avec une platine et des ponts séparés. Ce mode de construction est toujours d’actualité.
  • Le remontage du barillet par pression sur le pendant.
  • Sans doute l’initiateur ou l’inventeur de l’échappement à virgule.
  • Une quadrature de répétition abandonnée au profit de mécanismes plus fiables.

FERDINAND BERTHOUD (1727-1807): chronométrier prototypiste

Ferdinand Berthoud est né dans le canton de Neuchâtel, alors sous domination prussienne, mais s’est installé à Paris à ses 18 ans pour parfaire sa formation d’horloger entamée dans sa famille, déjà rompue au métier. Il peaufina sa formation chez Pierre Le Roy (1717-1785) dont il devint plus tard le principal concurrent.

Ferdinand Berthoud
Ferdinand Berthoud

Horloger brillant et prolifique devenu maître en 1753, il avait la chance d’avoir une belle plume à la fois vive et acérée, comme son contemporain Caron de Beaumarchais. Il rédigea des articles pour l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert mais aussi plusieurs ouvrages sur l’horlogerie entre 1753 à 1807. Espion pour Louis XV, il se rend à Londres pour obtenir des renseignements sur les travaux de John Harrison. Les seules qu’il obtint en 1765 le furent grâce à des indiscrétions fournies par Thomas Mudge. Sans lendemain, ces éléments poussèrent toutefois l’intéressé à ce lancer dans cette compétition qui opposait les meilleurs artisans de l’époque.

Il obtient du Conseil d’État de Louis XV une pension et le titre d’horloger mécanicien du Roi et de la Marine, ce qui fait enrager les Le Roy père et fils. Mécanicien inventif, il suit différentes voies sans jamais s’arrêter sur un type de construction et perd l’avance qu’il avait sur John Arnold en 1768 en ne s’intéressant pas à la fabrication en série et à la possibilité de duplication.

Chronomètre de marine de Ferdinand Berthoud
Chronomètre de marine de Ferdinand Berthoud

Durant sa carrière, Ferdinand Berthoud produisit près de 80 chronomètres de marine et son neveu près du double. Ce nombre reste cependant inférieur à ce que furent capables de fabriquer les Anglais dans le même temps. Enfin, comme Breguet, Ferdinand Berthoud obtint la nationalité française et en fut très fier. Il est enterré à Groslay, en Seine Saint-Denis (région parisienne) et nombre de ses créations sont aujourd’hui visibles au Musée des Arts et Métiers, à Paris.

Apports notables

  • Une certaine approche de la chronométrie de marine et de l’esthétique des instruments horlogers.
  • Un grand nombre d’ouvrages relatifs à la chronométrie et à la fabrication des montres.
  • Les articles sur l’horlogerie dans l’Encyclopédie Diderot et d’Alembert.

JOHN ARNOLD (1736-1799): génie pré-industriel

John Arnold est né en Angleterre dans la petite ville de Bodmin dans le Comté de Cornouailles, au sein d’une famille de la classe moyenne. Avec un père horloger et un oncle armurier, le jeune homme avait un avenir tout tracé dans sa région d’origine. En 1755, alors âgé de 19 ans, il décida d’aller se former en Hollande. Il rentra au pays en 1757 et continua sa formation de maître en maître jusqu’en 1762.

John Arnold
John Arnold

La légende veut qu’un certain William McGuire lui ait prêté une somme d’argent pour lui permettre de s’installer à Londres, la capitale d’Europe occidentale connaissant alors la plus importante expansion grâce à une classe sociale montante, passionnée par le progrès. Après avoir conquis le cœur du roi George III en lui offrant une montre à répétition de la taille d’une grosse bague, il attira l’attention du révérend Nevil Maskelyne, le patron du Bureau des Longitudes et père des tables lunaires, concurrentes des œuvres horlogères de John Harrison.

Les deux hommes se savaient à la confluence d’une révolution des transports maritimes et travaillèrent de concert pour permettre à l’Angleterre de maîtriser les mers du globe avant les autres pays, dont la France. John Arnold se pencha à partir de 1769 sur le cœur même de ce qui fut dès lors son cheval de bataille: le chronomètre de marine et les montres de précision (dites chronomètres de pont).

Pour lui, pas question de prendre l’échappement à roue de rencontre comme le fit John Harrison. Son approche scientifique le poussa à développer un groupe de régulation révolutionnaire de son invention. Ce mécanisme comprend un spiral cylindrique à terminaisons rentrantes, une roue d’échappement d’un nouveau type agissant directement sur le plateau du balancier (échappement libre à coup perdu) et un échappement appelé «détente pivotée». Ce dernier, révolutionnaire à l’époque et toujours inégalé en matière de rendement chronométrique, permet de libérer la roue d’échappement au passage du balancier que ce maître et son fils ne vont pas cesser d’améliorer toute leur carrière durant.

Montre de poche à couvercle ouvert, à clé argentée, de type Arnold
Montre de poche à couvercle ouvert, à clé argentée, de type Arnold

Ces garde-temps, que leur inventeur appela lui-même «chronomètres de marine» à partir de 1777, répondirent aux attentes du Bureau des Longitude et trois d’entre eux accompagnèrent la seconde expédition de James Cook dans l’océan austral en 1772. En 1780, John Arnold mit au point une variante de sa détente et l’appela «spring detent» (détente à ressort).

En 1785, l’horloger parisien Abraham-Louis Breguet prit le fils du maître anglais en apprentissage et tous deux partagèrent les résultats de leurs recherches. John Arnold devait à son tour recevoir le fils de Breguet dans ses ateliers durant les premiers mois de la Terreur en France (1792-93) alors qu’il travaillait à la mise au point d’un mécanisme destiné à réduire ou annuler les effets des balourds du balancier spiral, dont une ébauche de régulateur à tourbillon qu’évoque Thomas Reid dans la seconde édition de son ouvrage horloger de 1826 «Treatise on clock and watch making».

En 1796, l’artisan fatigué se retira du métier et laissa son fils prendre la direction de l’entreprise extraordinairement prospère. Il mourut en 1799 avec la satisfaction d’avoir permis à l’Angleterre de prendre la main sur toutes les mers du globe en partie grâce à ses chronomètres qui, fabriqués en série, purent équiper plus de navires britanniques que ne pouvait le faire les horlogers français, espagnols ou hollandais pour leurs propres marines.

Apports notables

  • L’échappement à cylindre en tuile de rubis (vers 1765), évolution de celui de Graham.
  • L’échappement à détente pivotée (1772).
  • Le ressort hélicoïdal avec courbes terminales rentrantes (1775).
  • L’échappement à détente à ressort avec roue d’échappement en traction (1780).
  • Le balancier compensé moderne (1785).
  • L’ébauche de la cage de tourbillon pour compenser les balourds du balancier de l’échappement à détente, vers 1789-92.

ABRAHAM-LOUIS BREGUET (1747-1823): refonder le design horloger

Qui aurait parié un sou sur l’avenir de ce jeune homme de 15 ans envoyé suivre en 1762 une formation d’horlogerie aux Verrières? Personne! Et pourtant, un an à peine après son arrivée, voilà le jeune Abraham-Louis Breguet à Versailles. Fort d’un talent naturel, il attira l’attention. Formé aux sciences mathématiques et astronomiques par l’abbé Joseph François Marie – un homme à qui il devra beaucoup –, il devint consécutivement l’apprenti horloger de son compatriote Ferdinand Berthoud et de Jean-Antoine Lépine. Des deux, il prit par l’expérience ce qui fit de lui le génie de son siècle. Du premier, il se souvint que la modestie et le calme valaient mieux que de trop douloureuses controverses. Du second, il retint une solide collaboration à l’étude de solutions techniques avant-gardistes comme la platine unique et les ponts de mobiles séparés.

Abraham-Louis Breguet
Abraham-Louis Breguet

L’homme, mûri aux inventions de son temps, fourbit alors ses armes pour offrir aux amateurs fortunés de l’époque sa propre conception de l’art horloger. Son établissement quai de l’Horloge à Paris coïncida avec son mariage en 1775. Au point que certains dirent que la dot de son épouse, Cécile-Marie-Louise L’huilier, servit à leur installation. Apprécié des élites, du roi Louis XVI, lui-même passionné par le métier, et de la reine Marie-Antoinette, Breguet se fit vite une belle réputation dans les milieux influents, en partie en raison de l’esthétique très épurée de ses créations et de l’association des complications qu’il y intégrait.

Planche aquarellée pour le brevet du régulateur tourbillon.
Planche aquarellée pour le brevet du régulateur tourbillon.
Institut national de la propriété industrielle, Paris

En 1787, il s’associe à Xavier Gide pour la commercialisation de ses garde-temps. Impliqué dans la vie politique, il adhéra à la société des amis de la constitution dite aussi Club des Jacobins et fréquenta Jean-Paul Marat, Neuchâtelois d’origine, médecin usurpateur et député montagnard (1743-1793) aux premiers mois de la Révolution française. Tous les deux étaient proches de John Arnold avec qui ils entretinrent des relations professionnelles et amicales. Durant les voyages de l’horloger parisien à Londres pour tenter de récupérer l’argent que lui devaient ses clients déjà réfugiés sur place ou de la noblesse locale, il fréquenta assidument son ami John Arnold et lui demanda de prendre son fils en apprentissage comme il l’avait fait pour le sien. Seulement, les tensions liées à la Révolution et ses prises de positions lui imposèrent de s’exiler.

Breguet Tourbillon n°1176
Breguet Tourbillon n°1176

Plutôt que de partir pour Londres où il aurait pu rebondir, il choisit en 1793 de se replier en Suisse, d’abord à Neuchâtel puis au Locle. Il revint en 1795 avec un foisonnement d’inventions parmi lesquelles le spiral Breguet que l’on peut considérer comme une itération de la courbe terminale des spiraux mis au point et brevetés par John Arnold; la première pendulette de voyage – vendue à Bonaparte –, la «pendule sympathique», la montre à tact, et sans doute les premières ébauches du régulateur à tourbillon dont Arnold lui avait soufflé l’idée et dont il déposa le brevet le 26 juin 1801, soit le 7 Messidor An 9 selon le nouveau calendrier républicain. C’est d’ailleurs pour rappeler ce lien étroit qui l’unissait à John Arnold pour cette invention majeure qu’il réalisa le premier de sa carrière sur la base de l’un des premiers chronomètres de son ami et le remit à son fils avec une dédicace qui ne laisse planer aucun doute sur l’origine de l’invention.

Le système de protection pare-chute
Le système de protection pare-chute

Avec ses créations aux dessins innovants pour l’époque, Breguet eut un grand succès dans toutes les cours d’Europe, et il réalisa en 1810 pour Caroline Murat, alors la Reine de Naples, une montre-bracelet qui est aujourd’hui considérée comme la première de l’histoire. Il devint également membre du bureau des Longitudes et Horloger de la Marine Royale. Il entra à l’Académie des Sciences et reçut la Légion d’Honneur des mains du roi Louis XVIII. Quand il mourut en 1823, le métier dans son ensemble salua en lui un personnage qui, par son génie et sa faculté à agréger les idées autour d’un design puissant et épuré, sut révolutionner bien des facettes du métier horloger.

Apports notables

  • 1778-1780: perfectionnement de la montre automatique dite «perpétuelle» par secousses (masse tangentielle)
  • 1783: intégration du timbre fil pour les montres à répétition
  • 1790-1792: invention du pare-chute
  • 1795: invention du spiral plat à courbe terminale rentrante (itération de celle d’Arnold sur son spiral cylindrique)
  • 1798: développement d’un échappement libre appelé échappement naturel
  • 1799: invention de la montre à «tact» (lecture de l’heure tactile)
  • 1801: brevet sur la cage de tourbillon
  • 1815: invention du double barillet

THOMAS EARNSHAW (1749–1829): chronométrier inspiré

L’historiographie a fait de Thomas Earnshaw un horloger aigri d’avoir été en lutte contre John Arnold, son principal concurrent dans la mise au point du meilleur chronomètre de marine possible. Pourtant, cet horloger né le 4 février 1749 à Ashton-under-Lyne dans le Lancashire en Angleterre a fait la démonstration à travers ses inventions qu’il était un mécanicien de génie.

Thomas Earnshaw
Thomas Earnshaw

Artisan sans le sou, il réparait et entretenait les créations d’autres horlogers chez un certain Thomas Wright comme on le fait aujourd’hui dans un atelier de service-après-vente. Assurément, il eut l’opportunité d’intervenir sur un chronomètre d’Arnold dont il saisit immédiatement les qualités et les défauts. Pour corriger les défauts de cet organe réglant, cet esprit vif mit alors au point une détente de son invention qu’il appela «détente à ressort» dans le courant de l’année 1781.

Faute de disposer des fonds pour prendre un brevet à son nom, il démarcha différents entrepreneurs horlogers en vue afin qu’ils le prennent pour lui, car pareille procédure coûtait alors 100 guinées. Évidemment, la nouvelle de son invention vint aux oreilles de John Arnold qui obtint de l’employeur de Thomas Earnshaw qu’il lui présente l’échappement de nouvelle génération. Ce qui entraina la longue dispute entre les deux talentueux horlogers vint de ce que John Arnold déposa un brevet huit jours (2 mai 1782) après avoir vu la montre équipée de cet échappement révolutionnaire. Qui plus est, le schéma indiquait que l’horloger réputé avait griffonné à la hâte son étude qui avait été tout de même validée.

Après des années d’une âpre lutte, le bureau des Longitudes reconnut les apports des deux horlogers en 1805. Trop tard pour offrir à Thomas Earnshaw de sortir de sa condition, même s’il proposa d’autres innovations intéressantes comme le balancier bimétallique aujourd’hui courant. Il mourut le 1er mars 1829 à Londres avec la tardive satisfaction de savoir son échappement à détente bien meilleur que celui de son concurrent, car le sien avait une roue d’échappement qui travaillait en compression contre la palette de la détente et pas en traction, ce qui rendait son organe susceptible de fonctionner à sec de lubrifiants. En un temps où les huiles résinifiaient en quelques semaines, entrainant des défauts de marche importants, cela s’avérait un vrai atout.

Apports notables

  • Invention en 1781 d’une détente à ressort dont les dents de la roue d’échappement travaillent en compression avec la palette de sortie de la détente à ressort.
  • Invention d’un balancier bimétallique à lame associant laiton et acier. Il préfigure les organes modernes.
  • Ses inventions ont été utilisées pour tous les chronomètres de marine anglais dès 1810 et dès le premier tiers du 19ème siècle pour tous les autres produits dans le monde, tant était incontournable sa vision mécanique.

ANTIDE JANVIER (1751-1835): faire résonner son talent

Né dans un hameau dans le Jura français, cet horloger issu d’une famille d’agriculteurs-horlogers a été longtemps oublié malgré son brillant parcours. Repéré par l’abbé Tournier de Saint-Claude, ce dernier se charge de lui prodiguer un enseignement de qualité surtout en mathématique et en astronomie, sa passion. Il lui apprend aussi à se servir d’un tour pour en faire un horloger, alors la profession en pleine croissance.

Antide Janvier
Antide Janvier

En 1766, à 15 ans, il présente à Besançon une sphère planétaire figurant le système solaire. Il poursuit sa formation pour monter à Paris en 1773 afin de présenter sa sphère armillaire au roi Louis XV. Dix ans plus tard (1784), alors qu’il est déjà Horloger breveté de Monsieur, le frère du roi, il présente, cette fois, deux sphères astronomiques à Louis XVI que l’on sait passionné d’astronomie et d’horlogerie. En 1794, il fait partie du jury chargé de mettre en place le système horaire décimal établi par la Révolution.

Horloge astronomique avec planétarium et mécanisme musical
Horloge astronomique avec planétarium et mécanisme musical

Horloger de génie, il produit des horloges et pendules de précision dotées souvent de complications astronomiques afin de servir la cause des scientifiques. C’est lui qui, le premier, réalise une pendule à résonance sur les principes d’Antoine-Laurent Lavoisier (1743-1794). Il sera suivi par Abraham-Louis Breguet. Spécialiste du moyen – gros volume horloger, il n’a pratiquement pas de concurrent dans le secteur et restera pensionné par le pouvoir l’essentiel de sa carrière qui sera compliquée car, sans enfants et très dépensier, il mourra sans le sou, oublié et dépouillé par beaucoup de ses concurrents qui se sont parfois attribué ses inventions. Il a été en partie réhabilité par des experts en horlogerie comme François-Paul Journe.

Apports notables

  • Une approche du métier d’horloger de précision où les produits de sa création doivent servir la science (premiers compteurs de seconde, pendule à résonance, sphères armillaires précises, pendules à complications avec phases de lune de précision, équation du temps…).