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Les savoir-faire horlogers inscrits à l’UNESCO

PATRIMOINE

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décembre 2020


Les savoir-faire horlogers inscrits à l'UNESCO

L’UNESCO a officiellement inscrit les savoir-faire en mécanique horlogère et mécanique d’art sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Cette inscription met en valeur une tradition vivante emblématique de l’Arc jurassien franco-suisse. La candidature a été considérée comme exemplaire par l’UNESCO pour la sensibilisation à l’importance du patrimoine culturel immatériel dans un espace transfrontalier.

L

e 15e Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, réuni en ligne en raison de la situation sanitaire, a décidé le 16 décembre 2020 d’inscrire les savoir-faire en mécanique horlogère et mécanique d’art sur sa Liste représentative.

Les Savoir-faire en mécanique horlogère et mécanique d’art comprennent l’artisanat horloger situé le long de l’Arc jurassien de Genève à Schaffhouse, de Bienne à Besançon, mais aussi la fabrication d’automates et de boîtes à musique, caractéristique de la région de Sainte-Croix. A la croisée des sciences, des arts et de la technique, ces savoir-faire conjuguent des compétences individuelles et collectives, théoriques et pratiques, dans le domaine de la mécanique et de la micromécanique.

Dans cet espace franco-suisse, une grande diversité d’artisans, d’entreprises, d’écoles, de musées et d’associations valorisent et transmettent ces techniques manuelles à la fois traditionnelles et tournées vers l’innovation. Si les savoir-faire en mécanique horlogère et mécanique d’art ont en premier lieu une fonction économique, ils ont aussi façonné l’architecture et l’urbanisme, ainsi que la réalité sociale quotidienne des régions concernées.

Cette reconnaissance des savoir-faire montre également la complémentarité et la continuité entre les patrimoines immatériels et matériels, avec le site du Patrimoine mondial de l’Urbanisme horloger de La Chaux-de-Fonds et du Locle, inscrit en 2009.

Soumise en mars 2019, la candidature portée par la Suisse en collaboration avec la France a été préparée par l’OFC avec un groupe de pilotage binational regroupant des artisans, des formateurs, des représentants de musées et de collectivités territoriales françaises (Grand Besançon Métropole et Pays horloger). Des mesures de sauvegarde y ont été proposées, elles concernent les domaines de la documentation, de la formation et de la transmission ainsi que de la sensibilisation et de la valorisation.

Pour mettre en œuvre ces mesures de manière transfrontalière, un projet Interreg «Arc horloger» a été développé depuis le dépôt de la candidature par les partenaires, avec arcjurassien.ch comme chef de file pour la Suisse. Ce cadre permettra de mettre en valeur cette inscription et de formaliser une instance commune de coordination. Première manifestation concrète de la dynamique patrimoniale mise en œuvre dans le cadre de la candidature, une exposition photographique conjointe du Musée international d’horlogerie de La Chaux-de-Fonds et du Musée du Temps de Besançon aborde les contours et les enjeux de cette inscription.

Avec la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, qui se distingue de la Convention pour la protection du patrimoine mondial, l’UNESCO cherche à protéger un patrimoine qui ne s’inscrit pas essentiellement dans la pierre et dans l’espace, mais dans le temps, les pratiques communautaires et les interactions sociales. Ce patrimoine englobe des traditions vivantes comme les expressions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, les rituels et événements festifs, les connaissances relatives à la nature et à l’univers et les savoir-faire artisanaux. Il illustre ainsi la créativité humaine et témoigne de toute la diversité des expressions culturelles à travers le monde.