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Bovet Récital 28 «Prowess 1»: une grande première mondiale

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juin 2024


Bovet Récital 28 «Prowess 1»: une grande première mondiale

Pour la première fois, une montre à heure universelle intègre les changements d’heure saisonniers en prenant en compte l’UTC, l’heure d’été d’Amérique (AST), l’heure d’été d’Europe et d’Amérique (EAS) et l’heure d’hiver d’Europe (EWT). Sans compter un calendrier perpétuel avec indications sur rouleaux, une réserve de marche de 10 jours avec un seul barillet, le tout animé par un tourbillon volant. Au total, compter 744 composants. Oui, une prouesse!

L

’histoire de la montre à heure universelle est un fait historique connu, étroitement lié à la naissance du train. Comme l’exprime parfaitement l’historien David Landes, dans L’Heure qu’il est, les anciennes lignes de diligence «s’accommodaient d’une multitude d’heures locales, variant toujours avec la longitude. Mais les trains allaient trop vite pour cela et exposaient continuellement les passagers et les équipes à des divergences et des confusions», voire à d’effroyables collisions.

La nécessité d’une heure standardisée s’est graduellement imposée, grâce au train et par le train, qui institua l’usage de l’Heure de Greenwich sur tout son réseau grandissant dès le 22 septembre 1847. Avant que tout le pays ne s’y résigne, et au-delà, l’Empire britannique, l’Europe et les Amériques, pour aboutir à l’établissement d’un temps universel de 24 heures, débutant à minuit à Greenwich, par la Conférence internationale du méridien en 1884. Mais ensuite, ce fut à chacun des pays d’en décider.

Désormais établi et devenu depuis l’UTC (au temps régulé par horloge atomique), ce découpage officiel du temps de la planète en 24 fuseaux horaires, sans compter les demi-heures et quart d’heures ici ou là, doit tout autant à la géographie qu’à la politique, chaque État voulant asseoir sa domination horaire. En résultent des zones horaires aux lignes parfois bien zigzagantes. La montre et la synchronisation qu’elle permet, sans laquelle les trains n’auraient jamais pu rouler, devint ensuite un outil au service des échanges grandissants à travers la planète et de leur essor. La montre à heure universelle allait naître, et notamment grâce au génie de l’horloger Louis Cottier.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Aux bizarreries des zones s’ajoutèrent les Heures d’Été et les Heures d’Hiver. Que certains adoptèrent, d’autres pas, ici aussi pour des critère géographiques (les pays proches de l’équateur, dont les jours ne varient guère) aussi bien que politiques. Instauré pour la première fois durant la Première guerre mondiale, puis à nouveau durant la Seconde guerre pour ensuite s’imposer dans 70 pays, ces changements saisonniers de l’heure sont sensés économiser de l’énergie en profitant de la lumière du jour. Aucune montre jusqu’à présent n’avait jamais pris en compte ni permis d’afficher ces capricieux changements d’heure entre hiver et été.

Eh bien, c’est désormais chose faite, et pour la première fois, avec la «Prowess 1».

Bovet Récital 28 «Prowess 1»: une grande première mondiale

Un monde de rouleaux

Le système d’heure universelle de la Récital Prowess1 – fruit d’un processus de développement qui a duré plus de 5 ans – est constitué de 24 rouleaux. Chacun de ces rouleaux possède quatre positions : UTC, pour le temps universel coordonné, AST, pour l’heure d’été de la seule Amérique car celle-ci a un écart de 21 jours avec l’EAS, soit l’European-American Summer Time, et enfin l’EWT, pour l’European Winter Time.

Chacun de ces rouleaux est réglable par simple pression sur la couronne. Celle-ci actionne la rotation des cylindres par pas de 90°. On peut ainsi régler individuellement chacun des fuseaux horaires à chaque changement saisonnier.

Ici sur la position AST, soit l'Heure d'été américaine
Ici sur la position AST, soit l’Heure d’été américaine

Mais ce n’est pas tout, question rouleaux. Outre les heures saisonnières, la Prowess 1 est aussi dotée d’un calendrier perpétuel. Et si son indication de jour se fait par disque, ses indications de la date, du mois et de l’année bissextile s’affichent également par rouleaux. Inspiré, nous dit-on, d’un dessin de Léonard de Vinci, le rouleau des dates est monté sur un système spécifiquement développé qui l’empêche de se gripper en le maintenant en position par un ressort et le libérant ainsi de l’engrenage.

Effet spécial: quand les rouleaux arrivent à minuit au dernier jour du mois, la date recule «comme dans une machine à sous» tandis que les deux autres rouleaux roulent vers l’avant. A minuit le 31 décembre, le spectacle est à son comble.

Le moteur de cette complexe animation est régulé par un tourbillon qui, positionné à 12h, fait office symbolique de «soleil». C’est un tourbillon volant double face que Bovet, qui en détient le brevet, nomme «étendu» car son échappement se trouve intégralement positionné sur le côté supérieur du point central de fixation et que son balancier et son spiral sont montés à l’intérieur de la cage. La cage la plus légère que Bovet ait jamais faite: 62 composants – dont 32 nouveaux – pour un poids total de 0,35 gramme.

Splendeur, complexité et simplicité d’usage

Le mouvement de manufacture à remontage manuel – Calibre R28-70-00X, un 16 lignes ¾ de 38 mm sur 13.30 mm – qui équipe la «Prowess 1» bat à une fréquence de 18’000 A/H (2,5 Hz), gage de chronométrie. Mais surtout convient-il de relever sa réserve de marche exceptionnelle de 240 heures, soit 10 jours.

Et si ce mouvement est d’une rare complexité, son usage au quotidien est d’une grande simplicité : tous les réglages s’opèrent par la seule couronne.

Ce calibre d’exception se compose de 744 éléments qui tous sont finis à la main. Perlage et côtes de Genève pour la platine, ponts gravés main, biseautage des structures à angles rentrants, jeux de polissage… des compétences «d’orfèvre» mises en œuvre dans les Ateliers du château de Môtiers où Bovet a son siège.

L’assemblage seul de chacun des ces mouvements prend des semaines à être réalisé. Ce qui explique que seuls huit de ces garde-temps peuvent être produits par année.

Ils sont emboîtés dans un boîtier «écritoire» Dimier en or rouge 18 carats, en platine ou en titane grade 5, de 46.3 mm de diamètre pour 17, 85 mm d’épaisseur.

«Avec le Récital 28 Prowess 1, nous apportons une solution au problème de mesure du temps terrestre avec un garde-temps universel réglable pour toutes les variantes d’horaire à travers le monde, précise Pascal Raffy, le propriétaire de Bovet. Ce garde-temps est une promesse: celle de ne plus jamais avoir à calculer l’heure qu’il est dans le reste du monde.»

FAITS MARQUANTS SUR L’HEURE NORMALE/UTC

  • Les fuseaux horaires ne sont pas des lignes droites, contrairement aux longitudes.
  • L’Amérique du Nord, l’Afrique, la Russie et l’Australie divisent leurs cartes d’après les fuseaux horaires (par exemple, la côte est des États-Unis a trois heures d’avance sur la côte ouest), ce qui n’est pas le cas de la Chine, de l’Inde ou de l’Argentine.
  • L’Australie possède des fuseaux horaires horizontaux, qui divisent nord et sud.
  • Située en mer Baltique, entre la Suède et la Finlande, l’île inhabitée de Märket (3,3 hectares) est partagée par les deux nations et divisée en son centre, avec un décalage horaire d’une heure entre les deux territoires.
  • Avec 12 fuseaux horaires, la France est le pays qui possède le plus grand nombre d’heures locales au monde (grâce aux territoires d’outre-mer). Juste derrière vient la Russie avec 11 fuseaux horaires, talonnée par les États-Unis avec 9 fuseaux horaires officiels et deux non officiels, qui tiennent compte des stations et territoires dédiés à la recherche.
  • Le Transsibérien, qui relie Moscou à Vladivostok, traverse 10 fuseaux horaires durant ses 6 jours de trajet à travers la Russie !
  • La Chine est un pays immense, mais il a la particularité de ne fonctionner que sur un seul fuseau horaire (il devrait y en avoir cinq).
  • Le pôle Nord et le pôle Sud n’ont pas de fuseaux horaires officiels.
  • La Maison Blanche a récemment chargé la NASA d’établir un étalon horaire pour la Lune, appelé Temps Lunaire Coordonné (LTC).

FAITS MARQUANTS SUR L’HEURE D’ÉTÉ

  • Seulement 70 pays (sur 195) y ont recours dans le monde.
  • Aux États-Unis, deux États (Hawaï et Arizona) ne l’observent pas.
  • Les États-Unis adoptent l’heure d’été en 1918, l’abandonnent après la Première Guerre mondiale puis la réinstaurent en février 1942, lors de la Deuxième Guerre mondiale, avec le « War Time », l’heure d’été tout au long de l’année décrétée par le président Franklin Roosevelt. Après la guerre, le fait de conserver l’heure d’été est laissé à la libre l’appréciation des États et des villes, entraînant chaos et confusion entre 1945 et 1966. Cette même année, le Congrès adopte l’Uniform Time Act qui prescrit que tout État observant l’heure d’été doit adhérer à un protocole d’uniformisation indiquant la date et l’heure de début et de fin. L’Energy Policy Act de 2005 (entré en vigueur en 2007) prolonge d’un mois la date de fin de l’heure d’été.
  • La loi sur la politique énergétique de 2005 (entrée en vigueur en 2007) a prolongé d’un mois l’heure d’été.
  • La pression est grandissante pour en finir avec le changement d’heure, mais le débat sur l’heure à adopter n’est pas près de s’arrêter. Certains sont pour conserver l’heure d’hiver, les autres militent en faveur de l’heure d’été.