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PORTRAITS DE FABRICANTS DE BRACELETS



PORTRAITS DE FABRICANTS DE BRACELETS

Alors que tous les regards se tournent généralement vers le cadran, la partie souvent la moins considérée de la montre reste un élément essentiel du garde-temps, qui peut nécessiter pas moins de 80 étapes de fabrication.
Présentation d’une sélection d’acteurs: CORIUM, FLEURUS, HIRSCH, KUKI, LIC, MORELLATO, PROMOTION, PROTEXO, SALIN, SIBRA, SIS, ZUCCOLO ROCHET, BOUCLEDOR

Corium Développement, toujours plus d’innovations

Créée en 2006, Corium Développement est spécialisée dans les bracelets pour l’horlogerie de luxe. Elle produit à l’aide de logiciels en 3D l’insert attache boite de la montre (une pièce métallique ou plastique gainée de cuir, qui vient épouser l’entre corne de la montre) et les éléments en cuir qui viendront gainer le bracelet. En 2009, Corium Développement met au point une nouvelle technologie, baptisée Corioflex, qui prolonge l’insert attache boite avec une «âme souple», qui donne la forme au bracelet. Toujours dans l’innovation, en 2012, l’entreprise crée Corioform, un processus qui a pour but de réaliser des formes simples ou complexes en relief sur le cuir. Le principe de ce procédé est de déformer ou d’embosser le cuir en le maintenant en forme tout au long de sa vie avec un remplissage par l’arrière.

«Nos technologies apportent une garantie dans le temps, une souplesse et une forme au bracelet», souligne Anthony Marteau, représentant de Corium Développement. Le responsable explique par ailleurs qu’il lui arrive de vérifier dans les tanneries la provenance des cuirs. Car en temps de crise, les prix sont sous pression, ce qui impacte la qualité du cuir. En fonction de la demande, les tanneurs peuvent en effet s’approvisionner dans différents pays, influençant la qualité mais aussi le prix des cuirs.

Corium
Corium

Fleurus, une histoire familiale

Fleurus a été créée en 1942 par Pierre Laval dans le Cantal, en France. Elle fut ensuite dirigée par son fils, Yves Laval, et est désormais gérée par ses trois petits-enfants, Cécile, Frédérique et Pierre Laval. Spécialisée dans la fabrication de bracelets de montre en cuir, l’entreprise s’est diversifiée dans la maroquinerie de luxe, la gainerie d’articles en cuir et la bijouterie en argent. La marque possède plusieurs sites de production, en France (environ 450 personnes) et à Madagascar depuis plus de 20 ans (environ 600 personnes).

Les bracelets de montre sont produits en France ou à Madagascar, en fonction des exigences des clients. «Nous pouvons développer à la fois des projets complexes, exigeant beaucoup de précision, dans nos ateliers français pour nos clients du luxe et des projets à forts volumes dans notre atelier de Madagascar, explique Frédérique Laval. Au total, nous fabriquons plus d’un million de bracelets par an.»

Les composants du bracelet sont d’origine européenne, principalement de France et d’Italie. «Tous les cuirs exotiques utilisés sont conformes aux exigences de la Cites.» Fleurus propose aussi à ses clients des tannages végétaux «chrome-free» avec des colles sans solvant.

Fleurus
Fleurus

Hirsch, un géant du bracelet

Basée à Klagenfurt en Autriche, la société Hirsch peut attester d’une expérience de 250 ans dans le travail du cuir, dont 70 ans d’activités dans la fabrication de bracelets pour montres. Proposant une sélection large de produits souples en cuir ou en caoutchouc, elle compte aujourd’hui plus de 600 employés et livre des bracelets à la fois à la fois aux marques de montres et points de vente (environ 16’000 d’entre eux!) à travers le monde.

«Nous sommes notamment reconnus pour notre capacité d’innovation. Par exemple, la série Performance offre une combinaison de cuir et de caoutchouc, ce qui est une première», explique Robert Koban, responsable de la gestion chez Hirsch. La marque a par ailleurs obtenu un Red Dot Award l’an passé. «Nous déposons des brevets mais sommes souvent copiés!» Autre exemple d’innovation: la combinaison de pierres et du caoutchouc. Et le futur est déjà là chez Hirsch, avec le développement de puces NFC intégrées qui permettront par exemple d’effectuer des paiements avec son bracelet de montre!

En 1955 déjà, Hans Hirsch patentait une manière d’assembler le cuir supérieur et le cuir de doublure qui est entrée dans le manuel des maîtres tanneurs et maroquiniers sous le nom de «technique Hirsch du rembordé». La marque a fêté son trois-cents millionième bracelet produit il y a cinq ans. En termes de cuirs utilisés, l’alligator arrive en premier, devant le veau. La marque, certifiée ISO et membre du British Leather Council, propose aussi des produits plus rares, comme le poisson ou la grenouille. Les garanties sont d’un an pour le caoutchouc et jusqu’à 30 mois pour certains cuirs.

Hirsch est l’un des rares vrais acteurs globaux de l’industrie du bracelet, présent dans 85 pays. Comment se passe 2016? «D’un côté, nous notons bien que les marques horlogères subissent un ralentissement; mais de l’autre, nous enregistrons une légère croissance du côté des détaillants horlogers. Nous sommes actifs sur plusieurs tableaux et pouvons attirer continuellement de nouveaux clients, en particulier du fait de nos innovations. Nous prévoyons d’arriver en 2016 à un résultat stable par rapport à l’an passé.»

Hirsch
Hirsch