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PORTRAITS DE FABRICANTS DE BRACELETS



PORTRAITS DE FABRICANTS DE BRACELETS

Alors que tous les regards se tournent généralement vers le cadran, la partie souvent la moins considérée de la montre reste un élément essentiel du garde-temps, qui peut nécessiter pas moins de 80 étapes de fabrication.
Présentation d’une sélection d’acteurs: CORIUM, FLEURUS, HIRSCH, KUKI, LIC, MORELLATO, PROMOTION, PROTEXO, SALIN, SIBRA, SIS, ZUCCOLO ROCHET, BOUCLEDOR

Kuki, 50 ans de bracelets «Made in Slovenia»

Depuis 1963, la marque slovène Kuki réalise des bracelets de montre. Créée par Franc Drolc et sa femme Alenka, la petite entreprise a pu se développer à l’international dès l’indépendance de la Slovénie. En 1991, la marque participe à son tout premier Baselworld. Pour la petite histoire, la marque doit son nom à Matjaz Drolc, fils de Franc, le fondateur de la marque Kuki: «C’était mon surnom lorsque j’étais enfant en raison de mes grands yeux», plaisante celui qui a pris la relpve de ses parents avec son frère Gregor.

Aujourd’hui, Kuki exporte son savoir-faire dans plus de 20 pays. Connue pour sa ligne «Strong & Flex», la marque propose des bracelets de montre en cuir ultra résistants et acier inoxydable. Le secret: un cuir renforcé par une couche d’aramide et de caoutchouc lui permettant d’arborer une solidité à toute épreuve. En outre, deux couches de cuir sont renforcées par un caoutchouc sur toute la longueur de la sangle, ce qui détermine la conception et la souplesse du bracelet. Les zones les plus vulnérables de la sangle sont renforcées également par des «bouchons» très fins plaqués or. «Personne ne peut fournir une telle résistance, nous sommes uniques sur le marché. Nous avons d’ailleurs subi plusieurs pressions sur notre usine et à l’exportation. Notre savoir-faire crée des envieux...» raconte Matjaz Drolc.

Kuki
Kuki

LIC, faire face aux réglementations excessives

Fondé en 1971 par Yves Thomas, un Français installé en Belgique, Leather International Cuir (LIC), est une marque belge artisanale et familiale. A ses débuts, Yves Thomas travaillait chez un grand acteur parisien du bracelet, Camille Fournet, où il a pu parfaire ses armes. Il décide ensuite de partir en Belgique pour accroitre son savoir faire, avant d’ouvrir sa propre entreprise. A sa disparition il y a une dizaine d’années, son épouse Willianne Thomas-Genillier a repris l’entreprise. Son fils et son neveu l’ont rejoint récemment.

LIC est d’abord présente dans le Benelux, où elle travaille avec la plupart des bijoutiers de la région. C’est à partir de 1986 que LIC développe le marché de l’export et conçoit des bracelets pour des groupes horlogers suisses et français notamment. La société emploie aujourd’hui 25 employés.

Résolument artisanale, LIC fabrique ses bracelets de montres exclusivement en Belgique. «Nous existons depuis 45 ans déjà, ce qui est considérable pour une entreprise familiale, et je ne veux pas délocaliser la production, explique Willianne Thomas-Genillier. Nous achetons nos cuirs en France et en Italie principalement. Par ailleurs, je me soucie beaucoup du bien-être animal, même s’il est complexe de vérifier ce point auprès des fournisseurs. Je n’achète que des cuirs certifiés Cites.»

La réglementation Reach a cependant bouleversé sa manière de travailler. «Avec ces normes contraignantes et ces tests, le cuir est tellement surfacé qu’il n’a plus l’aspect du cuir et le produit a parfois l’air mort... Les grands groupes nous imposent de respecter ces réglementations mais le consommateur final ne s’en soucie guère: il veut d’abord avoir un produit bien travaillé et esthétique autour du poignet. J’ai réussi à imposer certaines limites à des marques afin de préserver mon savoir-faire et ma spécificité.»

LIC
LIC

Morellato, entre bracelets et bijoux

Morellato a une histoire entrepreneuriale atypique, qui débute dans l’Italie des années 1930. C’est à Venise que Giulio Morellato fonde sa société spécialisée dans les bracelets de montres en cuirs. A cette époque, l’horlogerie est en pleine expansion et la petite entreprise conquiert peu à peu toute l’Italie. Depuis lors, elle s’est diversifiée: à partir des années 2000, Morellato se concentre également sur la production de bijoux et de montres. En 2007, le groupe achète Diffusione Italiana Preziosi, une chaîne de magasins avec les enseignes Bluespirit, et renforce ainsi sa présence dans le domaine bijoutier. Aujourd’hui, les marchés étrangers représentent près de 45% du chiffre d’affaires total de l’entreprise.

Morellato revendique son travail artisanal: les machines sont très peu utilisées et tous les travaux majeurs sont faits à la main. En Italie, 195 employés travaillent le cuir pour les plus grands groupes horlogers et une production de 150’000 à 180’000 bracelets par an. Mais Morellato possède également depuis une vingtaine d’années un atelier en Chine axé sur le volume: «La production en Chine, d’environ deux millions de pièces par an, est stratégique. Mais le vrai haut de gamme se fait en Italie. Pour les maisons suisses, c’est indispensable», explique Andrea Gemetto, directeur de la marque.

Morellato
Morellato