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The Swiss Hour: des «bons offices» pour l’horlogerie suisse

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janvier 2023


The Swiss Hour: des «bons offices» pour l'horlogerie suisse

Les clubs horlogers se sont multipliés ces dernières années, des Etats-Unis à Singapour et Dubaï en passant par la Suisse. Thomas Campion a lancé The Swiss Hour pour rassembler la communauté horlogère dans le pays: collectionneurs, mais aussi fabricants et sous-traitants. Il est également devenu consultant en stratégie de marque. Nous l’avons rencontré.

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epuis 2018, Thomas Campion anime The Swiss Hour, une plateforme visant à rassembler les membres de l’écosystème horloger suisse: clients, fournisseurs, détaillants, marques. Il organise régulièrement des événements concrétisant cette ambition, réunissant autant de profils variés pour des échanges fructueux, généralement autour de la présentation d’une marque.

Des horlogers comme Armin Strom, Chronoswiss, Laurent Ferrier, HYT, mais aussi des plateformes comme Watchfinder & Co. ou WatchBox ont déjà eu recours à ses «bons offices» à l’occasion d’événements dédiés. Fort de cette expérience, Thomas Campion est également devenu consultant en stratégie et communication pour plusieurs acteurs de la scène horlogère suisse. Entretien.

The Swiss Hour: des «bons offices» pour l'horlogerie suisse

Europa Star: Qu’est-ce qui vous a poussé à lancer The Swiss Hour?

Thomas Campion: Je suis d’origine française et lorsque je suis arrivé en Suisse pour m’occuper de mandats de communication pour plusieurs marques en 2017, je m’attendais à voir un club de collectionneurs dans le pays de la montre. Or, il n’en existait pas vraiment alors que ce type de structure se développait fortement dans le monde. Je me suis aussi rendu compte que les marques ne connaissaient pas forcément bien leurs clients finaux et n’étaient pas ouvertes pour des visites. J’ai donc lancé cette initiative pour rassembler l’écosystème horlogerie et aider à sortir d’un fonctionnement en «silo» où différents acteurs se côtoient sans échanger nécessairement.

Depuis lors, la situation a bien changé, sous l’effet du direct-to-consumer et aussi de la pandémie...

Oui, les choses ont évolué: les marques sont plus ouvertes aux clients finaux et mettent aussi plus facilement en avant leur fournisseurs. Tout cela va dans le bon sens. Du coup, j’ai également étendu ma palette de services afin de proposer des services de conseil directement aux marques: les plus petites structures en développement, notamment, sont très intéressées à toucher le marché local en Suisse. Pour elles, nous sommes devenus un canal privilégié car elles ne bénéficient pas forcément d’une grande visibilité internationale. Nous leur proposons un service complet, allant de la création de contenus à la gestion de leur communication et l’organisation d’événements dédiés.

«J’ai lancé cette initiative pour aider à sortir d’un fonctionnement en «silo» où différents acteurs se côtoient sans échanger nécessairement.»

Thomas Campion, fondateur de The Swiss Hour
Thomas Campion, fondateur de The Swiss Hour

Combien d’événements avez-vous organisés depuis vos débuts?

Une douzaine, en prenant en compte la parenthèse de la pandémie, réunissant chacun entre 100 et 150 personnes. Cette année, un développement que nous allons intégrer est un système de membership premium, avec certains avantages pour les membres. De plus, certaines sociétés souhaitent réaliser des événements plus intimistes, avec un public restreint. Le monde des ventes aux enchères notamment est très prometteur pour nous. Nous souhaitons également étendre notre présence à l’international.

The Swiss Hour: des «bons offices» pour l'horlogerie suisse

Avec le recul, quel constat faites-vous sur l’évolution de la communication des marques?

Le coût des campagnes digitales a explosé et il devient de plus en plus difficile d’atteindre une audience qualifiée. Bon nombre de marques se heurtent à ce problème et demandent conseil. Il peut ainsi être plus intéressant aujourd’hui de travailler avec ceux que l’on appelle des «micro-influenceurs», s’adressant de manière plus qualitative à une communauté plus petite. C’est le vieux débat entre volume et valeur...

Qu’est-ce qui vous distingue d’autres clubs de collectionneurs?

Nous essayons vraiment d’intégrer tout l’écosystème horloger, pas juste les clients, mais aussi les fournisseurs par exemple. Par ailleurs nous continuons d’accompagner les marques après un événement: nous avons constaté qu’un certain nombre d’entre elles ne faisaient pas de suivi vis-à-vis des personnes qui ont pu y participer. Or, on ne peut pas nécessairement nouer une relation forte immédiatement, c’est une affaire au long cours!

«Le coût des campagnes digitales a explosé et il devient de plus en plus difficile d’atteindre une audience qualifiée. Bon nombre de marques se heurtent à ce problème et demandent conseil.»

The Swiss Hour: des «bons offices» pour l'horlogerie suisse