lutôt que du retour triomphal tant de fois prophétisé de l’industrie horlogère française, il s’agit d’une progression lente, plus régulière et plus saine, avec surtout l’arrivée d’une nouvelle génération aux commandes, qui maîtrise la communication à l’international, sait parler aux nouvelles clientèles friandes d’histoires singulières et arrive à exporter une vision différente de l’horlogerie.

D’un côté, des marques plus anciennes comme Pequignet, Lip, Yema ou Herbelin ont toutes connu de nouveaux actionnaires ou dirigeants de nouvelle génération qui ont su faire les bons choix. De l’autres, des startups comme Baltic, Reservoir et Trilobe ont démontré qu’on peut innover en embrassant une identité à la fois française et mondialisée à tous niveaux de prix.

Bien sûr, l’horlogerie «suisse» est en réalité largement française dans ses racines, de Cartier à Chanel et d’Hermès à Richard Mille, l’implantation – ou peut-être le mariage franco-suisse – a été fructueuse. Elle est aussi française au quotidien, même dans les plus helvétiques des manufactures, au vu du nombre de montres suisses fabriquées et assemblées par des résidents de l’Hexagone!

Nous n’oublions d’ailleurs pas le côté suisse de la frontière dans ce numéro: nous mettons notamment en lumière cet autre hub de l’horlogerie qu’est Porrentruy et plus largement le canton du Jura, peut-être plus discret que Genève, La Chaux-de-Fonds ou la Vallée de Joux. L’école d’horlogerie de Porrentruy s’est affirmée en véritable pépinière de talents.

Toujours dans ce numéro, côté suisse, nous posons la question des certifications horlogères en rendant visite au COSC, mis en concurrence par un nombre croissant de labels alternatifs. Enfin, nous dressons le portrait de la nouvelle marque Renaud Tixier – qui illustre encore à sa manière cet ancien mariage franco-suisse!