La transformation numérique de l’horlogerie


Watch CertificateTM, de la vente à la certification

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janvier 2023


Watch CertificateTM, de la vente à la certification

La certification dans la blockchain tient aujourd’hui le haut du pavé dans l’industrie horlogère. De jeunes entrepreneurs français ont réorienté leur start-up initialement spécialisée dans la vente de montres vers les authentifications pour particuliers. Ils commencent aussi à attirer marques et maisons de vente. Une expérience de terrain prisée sur un marché bourgeonnant.

L’

histoire de Watch CertificateTM est celle d’une place de marché horlogère qui a choisi de se reconvertir dans la certification de montres à partir de 2019, grâce à la blockchain. Si la société traitait à ses débuts essentiellement des authentifications de modèles de particuliers, elle commence à collaborer directement avec des marques: l’horloger indépendant Rebellion a ainsi décidé de remplacer les cartes de garanties de ses montres par des certificats «évolutifs et infalsifiable» fournis en marque blanche.

Autre exemple récent: la maison de ventes Christie’s lui a confié l’authentification et la certification d’une Rolex Daytona Lemon en or 18 carats ref. 6263, dite «The Legend», vendue 3,4 millions de francs en novembre à Genève. L’expertise a été confiée à Carmelo Armeli, spécialiste des modèles de la marque à la couronne. Le double numérique de la montre est enregistré dans la blockchain pour le rendre infalsifiable. Pourquoi ce choix? «Le recours à un tiers indépendant permet une transparence totale: c’est exactement ce que désire la nouvelle génération de collectionneurs», souligne Rémi Guillemin, directeur du département Montres chez Christie’s Genève.

Cette évolution du modèle d’affaires de la société réjouit son directeur de la communication Thomas Brenot: «Vu que la valeur des montres de collection a fortement augmenté ces dernières années, nous avons commencé par avoir beaucoup de demandes d’authentification de privés, notamment vis-à-vis des assurances. Nous pouvons à présent ouvrir notre écosystème aux professionnels. Outre les marques, nous sommes également en discussion avec un certain nombre d’acteurs du marché secondaire.»

Watch CertificateTM, de la vente à la certification

«Vu que la valeur des montres de collection a fortement augmenté ces dernières années, nous avons commencé par avoir beaucoup de demandes d’authentification de privés, notamment vis-à-vis des assurances. Nous pouvons à présent ouvrir notre écosystème aux professionnels.»

Partir des problèmes concrets

Watch CertificateTM fait appel à un réseau d’experts pour ses authentifications, facturées selon quatre tranches de services, allant de moins de 200 CHF à plus de 1’000 CHF pour les utilisateurs privés. «Nous utilisons le protocole blockchain Ethereum pour rendre infalsifiables les certificats et venons d’ajouter une couche de propriété grâce à la génération de NFT en utilisant Polygon», précise Thomas Brenot. Ce double numérique évolutif enregistre l’historique de chaque montre dans la blockchain et contribue ainsi à améliorer son intégrité, sa durée de vie et sa valeur. Il s’agit d’un «titre de propriété transférable reconnu par les assurances et les autorités».

La société se profile en complément possible aux nombreuses solutions Web3 que l’on voit émerger pour les marques de luxe (on peut penser à Arianee, Aura ou encore Origyn): «Elles offrent principalement une solution technologique, qui consiste à générer des tokens. Ceux-ci ne sont rendus utiles que par l’usage du terrain, c’est à dire que les propriétaires les utilisent, et que les horlogers les mettent à jour. C’est précisément la mission de Watch CertificateTM. Et nous pouvons tout à fait lier un token existant avec un de nos certificats, qui en devient alors le véhicule. Nous sommes totalement ouverts à la collaboration avec d’autres acteurs du marché.»

Watch CertificateTM, de la vente à la certification

Le parcours de la société est un cas de figure intéressant: elle a su utiliser sa connaissance approfondie du marché horloger – et de ses enjeux – en tant qu’intermédiaire, pour faire complètement pivoter son modèle d’affaires autour de la certification. C’est cette expérience terrain déjà acquise avec les particuliers, les assureurs, les experts originellement et les marques et acteurs du marché secondaire plus récemment, qui la distingue sur un nouveau segment reposant beaucoup sur des promesses de réalisations futures.